Brésil: à l’approche du carnaval, Rio de Janeiro enregistre 44 degrés et bat le record de température

Canicule au Brésil. Du jamais vu depuis 2014 et le début des relevées météorologiques dans le pays. Photo Mathilda Haut.

Le Brésil est touché par une canicule inhabituelle, avec des températures dépassant les 40°C à travers le pays. Le précèdent record à Rio s’élevait à 43,8°C, le 18 novembre 2023.

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C’est du jamais vu depuis 2014 et le début des relevées météorologiques au Brésil. Une canicule inhabituelle même dans les tropiques, avec des températures dépassant les 40°C, frappe lundi les habitants de Rio de Janeiro et les nombreux touristes présents à quelques semaines du célèbre carnaval. La température maximale enregistrée ce lundi à Rio a été de 44°C, à Guaratiba, dans l’ouest de Rio, la plus élevée jamais enregistrée par depuis 2014, lorsque les mesures ont commencé.

À la mi-journée, la métropole de 6 millions d’habitants a atteint pour la première fois le quatrième des cinq niveaux d’alerte canicule établis par les autorités municipales. Selon ce système mis en place en juin dernier, et basé à la fois sur la température et le taux d’humidité dans l’air, le niveau 4 se caractérise par un «indice de chaleur très élevé», de 40 à 44°C qui devrait se maintenir «au moins trois jours consécutifs». D’après le protocole municipal, les autorités doivent mettre à disposition de la population des lieux climatisés ou ombragés et des stations de distribution d’eau.

L’Etat de São Paulo, au sud de celui de Rio, est également placé en alerte en raison de la première vague de chaleur de l’année, avec des températures avoisinant les 38 ºC. Le record de température pour un mois de février à Rio était de 41,8°C, enregistré en 2023, et de 43,8°C, le 18 novembre 2023, selon Raquel Franco, météorologiste du système «Alerta Rio» de la mairie. «Nous avons passé une nouvelle semaine sans pluie et les prévisions pour la fin février ne prévoient pas beaucoup de précipitations. On pourrait avoir un des mois de février les plus secs de l’histoire», souligne-t-elle.

Événements climatiques extrêmes

Plusieurs régions du Brésil subissent une vague de chaleur et les plages étaient noires de monde ce week-end à Rio, notamment à Copacabana, où Beija-Flor, une des plus célèbres écoles de samba du carnaval, a annulé une répétition de son défilé prévue dimanche. Le maire de Rio, Eduardo Paes, a écarté dimanche toute possibilité d’annuler les festivités du carnaval (28 février-8 mars) qui attirent des centaines de milliers de touristes et injectent des millions de dollars dans l’économie.

Cette canicule devrait également affecter le tournoi de tennis ATP 500 sur terre battue en extérieur, le Rio Open, où sont attendues des stars comme l’Allemand Alexander Zverev, numéro 2 mondial, ou le phénomène brésilien Joao Fonseca. À Copacabana, le concierge Robson Oliveira prend une photo d’un panneau public indiquant une température de 39°C. «Il fait vraiment trop chaud, c’est insupportable. Il est temps qu’il pleuve un peu pour rafraîchir tout ça», dit-il à l’AFP.

La situation est particulièrement préoccupante dans les favelas, quartiers populaires très densément peuplés et fortement exposés à la chaleur. Dans la favela du Bateau Mouche, située dans l’ouest de Rio, des habitants tentaient de se rafraîchir en s’aspergeant avec des tuyaux d’arrosage et un reporter de l’AFP a vu une personne âgée s’évanouir en raison de la canicule. Le Brésil a été frappé ces dernières années par des événements climatiques extrêmes, entre sécheresse historique et inondations dévastatrices. Des situations liées selon les experts au réchauffement climatique.