Violences après la victoire du PSG : amendes, sursis et prison ferme requis pour les prévenus

Trois jours après la victoire du PSG en finale de la Ligue des champions, plusieurs hommes ont comparu mardi 3 juin devant le tribunal correctionnel de Paris.

Accusés de violences contre des policiers ou de tentative de vol aux abords des Champs-Élysées, cinq d'entre eux ont vu le ministère public requérir des peines allant de 9 mois de prison ferme à 120 jours-amendes à leur encontre.

Ces prévenus, tous des hommes, étaient venus samedi soir célébrer la victoire de leur équipe sur les Champs, ont-ils raconté lors d'une audience de comparution immédiate, exprimant des regrets de se retrouver dans le box.

L'un d'eux a été condamné à six mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende pour avoir tenté de voler une enceinte dans un magasin de téléphonie en train d'être pillé à proximité de la célèbre avenue.

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"J'ai fait une erreur, je ne recommencerai pas", a dit cet homme de 33 ans, sans casier judiciaire, avant de présenter ses excuses au gérant du magasin venu assister à l'audience.

"Je ne pensais pas qu'aller voir un match se terminerait ici"

Contre un autre homme, 19 ans, maillot de foot encore sur le dos, le ministère public a requis 18 mois de prison dont 12 avec sursis, pour avoir détenu un sac avec des feux d'artifice et avoir asséné deux coups de poing à un policier qui tentait de l'interpeller.

Lui a nié avoir donné ces coups, mais a reconnu s'être rebellé quand un policier, qu'il n'avait pas identifié comme tel sur le moment, a voulu l'interpeller pour détention de ces feux d'artifice.

Le prévenu, étudiant en alternance en région parisienne, a expliqué les avoir trouvés par terre dans un sac et avoir voulu s'en débarrasser.

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"Je ne pensais pas qu'aller voir un match se terminerait ici", a quant à lui regretté un jeune homme de 18 ans, cheveux blonds péroxydés et maillot de foot bleu et rouge.

Le ministère public a demandé neuf mois ferme à son encontre, pour avoir donné un coup de poing dans le nez d'un policier de la BRI qui voulait l'interpeller aux alentours de 4 h du matin dans la nuit de samedi à dimanche près des Champs-Élysées.

"Je ne le vois pas, avec son petit bras, mettre KO un policier aguerri de la BRI"

Une version que le prévenu conteste, expliquant avoir été plaqué au sol, avoir reçu des coups et des insultes de la part d'un fonctionnaire de police, à qui il a reconnu avoir donné un grand coup "avec la main" pour tenter de se dégager.

"Vous voyez son physique ?", a lancé son avocate, montrant son client, qui "n'a pas des muscles démesurés". "Je ne le vois pas, avec son petit bras, mettre KO un policier aguerri de la BRI", qui a reçu sept jours d'ITT, a-t-elle relevé, s'interrogeant sur "les conditions de cette interpellation".

Au total, 18 personnes étaient jugées en comparution immédiate mardi "en lien avec les incidents au cours de la célébration de la finale de la Ligue des champions", a indiqué le parquet de Paris. 

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Dans la nuit de samedi à dimanche, il y a eu 563 interpellations dont 491 à Paris, qui ont conduit à 307 gardes à vue. Le parquet de Paris a indiqué en avoir traité 254, dont 15 concernant des mineurs : 93 "ont donné lieu à un classement sans suite, la procédure ne permettant pas de caractériser les infractions soupçonnées". 

Après ces violences, le gouvernement a défendu, mardi, l'instauration dans la loi de "peines minimales" pour répondre à "l'exaspération" des Français devant ces scènes.

Au lendemain des premières condamnations en comparution immédiate, tombées lundi, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a estimé qu'"une partie" d'entre elles n'étaient "plus à la hauteur".

Avec AFP