Le Paris Basketball, une «marque» émergente qui s’inspire du modèle américain
Disons-le tout net, le Paris Basketball, c'est plus que du basket. À l'heure de faire ses premiers pas en Euroligue, vendredi soir contre l'Étoile rouge de Belgrade, le club entend bien accélérer son développement en tant que marque commerciale. Suivant en cela l'exemple de la NBA, la ligue de basket nord-américaine, dont les représentants ont franchi depuis belle lurette le seul cadre du sport. Aux États-Unis, la balle orange baigne dans un environnement devenu quasi-culturel, avec des références musicales, des codes vestimentaires, un appétit pour les nouvelles technologies ou encore une gestuelle au sens large.
Pour le Paris Basketball, les conditions s'y prêtent : entre l'Euroligue – la plus prestigieuse des compétitions européennes – et les joutes domestiques -, si le club parisien performe, il pourrait disputer près de 80 matchs cette saison. L'assurance d'une belle visibilité.
Formidable outil
Surtout, depuis le début de l'année, il dispose avec l'Adidas Arena, située à la Porte de la Chapelle, d'un formidable outil en termes d'infrastructures. « Nous disposons tout simplement de la plus belle salle en Europe, commente Julien Jalouzet, le chief marketing officer. Et c'est tout le petit monde du basket qui le dit : les parcours client sont fluides, les sièges confortables, le son est excellent, les écrans ultra-technologiques et les spectateurs sont installés au plus près des évolutions des joueurs. » Bref, l'Adidas Arena colle aux aspirations des dirigeants du Paris Basketball : à savoir faire d'une rencontre sportive un spectacle à part entière, à l'instar de ce qui se passe en NBA, avec des éléments propres au show capables de dynamiser la seule confrontation sur le parquet.
La nouvelle salle parisienne peut accueillir jusqu'à 8000 personnes : pour la réception de l'Étoile rouge, elle sera à guichets fermés. Cette année, le Paris Basketball escompte entre 5000 et 6000 spectateurs de moyenne. Ils sont déjà 1500 abonnés, contre 400 la saison dernière, et un objectif de 2000 est affiché pour cet exercice 2024-2025.
Premiers rôles
« Les saisons précédentes, il y avait un décalage entre nos ambitions et nos installations, poursuit Julien Jalouzet. Le club disputait ses rencontres à domicile à la salle Georges Carpentier, dans le XIIIe arrondissement de la capitale : une enceinte un brin vétuste et à la contenance réduite, à des années-lumière de l'écrin de l'Adidas Arena.
L'occasion de rappeler que le Paris Basketball, même s'il a crû rapidement pour afficher aujourd'hui un budget de 18 millions d'euros, est encore un jeune club. Il a été créé il y a seulement six ans avant de vraiment commencer à jouer les premiers rôles la saison dernière – couronnée par une qualification en Euroligue. « Nous avons besoin de cette compétition majeure pour continuer notre progression, expose le propriétaire du club, David Kahn, quand bien même le challenge est difficile à relever - avec des adversaires de taille - et dont on ne sait pas encore très bien ce qu'il va nous réserver. »
Tarifs attractifs
L'intéressé a le sens de la formule pour résumer le nouvel horizon des basketteurs parisiens : « A new world. » Au passage, le club a profité de l'intersaison pour changer de logo : le voilà désormais orné d'une Tour Eiffel. « Nous sommes fiers de représenter la capitale, poursuit David Kahn, surtout après le succès qu'ont représenté les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024. »
Sur les 18 millions d'euros de budget, quelque 8 millions sont assurés par les recettes de billetterie et le reste par du merchandising, des subventions de la ville et l'apport des partenaires, dont les plus importants sont Adidas, Snipes, Nutribullet et Marriott. En tout état de cause, le club cherche évidemment à augmenter ce vivier.
S'agissant de la billetterie, le prix moyen d'une place tourne autour de 30 euros. « Nous défendons d'autant plus une politique tarifaire attractive que nous sommes attachés à un territoire, reprend Julien Jalouzet. L'Adidas Arena est au nord de Paris, à la lisière d'un département populaire, la Seine-Saint-Denis, où les amateurs de basket sont nombreux. » Ces différents éléments, mis bout à bout, font que le Paris Basketball dispose d'arguments solides pour cimenter son image.