Un «grand Français» et un «honnête homme européen» : l’hommage d’Emmanuel Macron à Jacques Delors

L’hymne européen retentit pour la première fois dans la cour d'honneur de l'Hôtel des Invalides. Un drapeau européen s’affiche sur un grand écran. Devant le cercueil de Jacques Delors, décédé le 27 décembre dernier, le président de la République s’est entouré d’une dizaine de responsables européens, parmi lesquels la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen, Charles Michel, le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, ou encore le premier ministre hongrois, Viktor Orban. L'image, inhabituelle pour un hommage national, illustre l'éloge rendu quelques minutes plus tôt par Emmanuel Macron à celui qui a «réconcilié véritablement la France avec l'Europe» et «l'Europe avec son avenir».

Lors de son oraison funèbre, le chef de l’État a retracé la vie de «ce grand Français, de cet honnête homme européen», en insistant sur ce double ancrage. Après avoir retracé ses responsabilités syndicales et politiques en France, Emmanuel Macron a pris soin de rappeler l’héritage laissé sur le Vieux Continent par cet ancien ministre de l’Économie de François Mitterrand (1981-1983), qui présida ensuite la Commission européenne pendant une décennie, de 1985 à 1995.

«Le visage de l'Europe d'aujourd'hui, Jacques Delors a contribué à le dessiner, trait par trait», a clamé Emmanuel Macron, après avoir rappelé que Jacques Delors avait étroitement contribué à mettre en place l’espace Schengen, le marché unique européen ou encore le programme Erasmus. Une délégation de jeunes ayant bénéficié de ce programme d’échange entre étudiants européens a assisté à la cérémonie.

Devant un parterre de responsables politiques français et européens, Emmanuel Macron a estimé que Jacques Delors a fait apparaître «la possibilité d’une social-démocratie d’émancipation» et «la possibilité d’une Europe unie». Le président de la République a terminé son hommage à l’ancien chef de l’exécutif européen en défendant que, le 27 décembre, «son chemin ne s'est pas interrompu», ajoutant tout de go qu’«il nous a juste passé le relais». Une parole qui résonne tout particulièrement à quelques mois des élections européennes.