L’auteur de La Folle de Chaillot n’était pas fou. Il aimait autant le théâtre que l’athlétisme. Louis Jouvet et Ladoumègue ? Même combat. Vaincre ou mourir ? Vaincre ou courir ! Lorsque Jean Giraudoux assiste aux Jeux olympiques de Paris, en 1924, il ne perd pas une miette des exploits à répétition du Finlandais Paavo Nurmi, champion olympique du 1500 et du 5000. Nurmi, c’est un peu Buster Keaton. Il ne sourit pas, mange léger, ne boit jamais. Drôle de gars. Mais un athlète d’exception. Giraudoux est admiratif. Précision : Nurmi court avec un chronomètre en or à la main afin de doser ses efforts, qu’il augmente sans se soucier de ses rivaux. Nurmi, c’est Henry Fonda dans L’Homme aux colts d’or. Impassible. Méthodique. Stoïcien. L’homme qui court plus vite que son ombre.
Bernard Morlino raconte cela très bien dans JO nostalgie. L’album d’une passion (Hors Collection), avec une préface avisée de Christine Caron, vice-championne olympique du…