Le ministère israélien de la Justice a publié une série de noms de prisonniers palestiniens qui devront être libérés, conformément à l’accord entre le Hamas et l’État hébreu.
Passer la publicité Passer la publicitéC’est le prix à payer pour mettre fin à la guerre. La première phase de l’accord de cessez-le-feu signé entre Israël et le Hamas entérine le retour, d’ici lundi selon Donald Trump, des 48 otages vivants et morts qui restent détenus dans la bande de Gaza. En échange, l’État hébreu s’est engagé à libérer 1700 Palestiniens de l’enclave emprisonnés depuis le 7 octobre, et surtout 250 des 290 prisonniers jugés les plus dangereux, enfermés à perpétuité. De cette liste, a d’ores et déjà été exclu Marwan Barghouti, écroué depuis plus de 20 ans et toujours très populaire auprès du peuple palestinien. Mais aussi Ahmad Saadat, chef du FPLP, Abdullah Barghouti, condamné à 67 peines de prison à vie ou encore Ibrahim Hamed, haut responsable du Hamas reconnu coupable du meurtre de 46 Israéliens.
Si les profils les plus sensibles vont donc rester sous les verrous, les premiers noms, publiés jeudi soir par le ministère israélien de la Justice, présentent un pedigree tout aussi dangereux. «Nous libérons potentiellement le prochain Yahya Sinwar», a averti un haut responsable israélien auprès d’Haaretz, en référence au défunt chef du Hamas et architecte du 7 octobre, qui avait été libéré en 2011 aux côtés d’un millier d’autres prisonniers, contre le soldat israélien Gilad Shalit. «Ce sont des individus extrêmement intelligents et dangereux. Nous devons savoir qui ils sont et de quoi ils sont capables», a ajouté la source.
Responsables de dizaines de morts israéliens
Parmi eux, Iyad Abu al-Rub, haut commandant du Jihad islamique dans la région de Jénine. Au début des années 2000, il avait organisé une série d’attentats-suicides à Sdei Trumot, dans une boîte de nuit de Tel Aviv et sur le marché de Hadera, qui avaient fait des dizaines de victimes. Le nom d’Ibrahim Alikam se trouve également sur la liste, lui qui avait assassiné en 1996 une Israélienne et son fils de 12 ans dans une embuscade près de Ramallah. Tout comme celui de Bahij Badr, qui a tué 18 Israéliens au cours d’attentats à la bombe dans un café de Jérusalem, à un arrêt de bus près de Tzrifin et à Tel Aviv. Jihad Rum va également retrouver la liberté, après avoir kidnappé et assassiné un adolescent qui allait rejoindre l’armée israélienne.
Parmi les autres noms, figure celui de Hussein Rwadra, condamné pour avoir assassiné un soldat israélien à l’arme blanche, et ceux de Nasser et Mahmoud Abu-Srur, qui avaient tué le coordinateur de la sécurité du Shin Bet. Nabil Abu-Khdeir sera aussi relâché, lui qui avait assassiné sa sœur qu’il accusait d’avoir collaboré avec les services secrets israéliens. Tout comme Raad Sheikh, un policier palestinien qui a participé au lynchage de réservistes israéliens à Ramallah en 2000, où il avait tué un soldat à coups de barre de fer. Le reste de la liste n’a pas encore été rendu publique, et fait sans doute encore l’objet de négociations, notamment avec les familles israéliennes qui ont perdu des proches à cause de l’un d’entre eux.
Ces Palestiniens condamnés pour terrorisme seront transférés dans la bande de Gaza ou à l’étranger, mais auront l’interdiction de retourner en Israël ou en Cisjordanie. Lors des échanges précédents, la plupart des prisonniers avaient été accueillis à Gaza, en Égypte et en Turquie. Cette fois, le Qatar devrait également être une destination privilégiée.