Le groupe Meta va entraîner ses modèles d'intelligence artificielle sur les données de ses utilisateurs européens
Tout le contenu public des utilisateurs européens de plusieurs plateformes de Meta (Facebook, Instagram...) va désormais pouvoir être utilisé pour entraîner ses modèles d'intelligence artificielle générative, comme l'a annoncé par communiqué le groupe, lundi 14 avril. Elle pourra ainsi utiliser les publications et commentaires publics, comme les légendes sous les photos publiées sur Instagram, ainsi que les requêtes et questions envoyées sur Messenger à Meta AI, le chatbot conversationnel disponible depuis fin mars dans l'Union européenne.
Ce changement ne devrait pas s'appliquer aux comptes des moins de 18 ans, ni aux messages privés des utilisateurs adultes "avec leurs amis et leur famille", a assuré le géant des réseaux sociaux. Les données issues de WhatsApp et les conversations avec Meta AI sur cette application, ne sont par ailleurs pas concernées par cette mesure pour le moment. Les consommateurs européens recevront dans les prochains jours une notification les informant de cette nouvelle politique et le lien vers un formulaire de refus s'ils souhaitent s'opposer à l'utilisation de leurs données, a précisé Meta.
Le groupe visé par des plaintes dans 11 pays européens
La décision constitue une véritable volte-face de Meta. Lors de l'arrivée de Meta AI dans l'UE, le groupe avait spécifié que cette intelligence artificielle n'avait pas été entraînée sur des données d'utilisateurs européens. Le lancement de cette fonctionnalité sur le Vieux Continent avait été retardé pendant plus d'un an en raison des réglementations européennes.
Visé par des plaintes de l'association autrichienne de protection de la vie privée Noyb dans 11 pays européens, Meta avait dû suspendre en juin 2024 son projet d'utilisation des données personnelles de ses utilisateurs dans un programme d'IA. Désormais, le groupe fondé par Mark Zuckerberg s'appuie sur un avis du Comité européen de la protection des données publié en décembre. Selon l'institution, "l'intérêt légitime" peut constituer une base légale valable pour l'utilisation de données personnelles pour le développement et le déploiement de modèles d'IA dans l'UE.