Accord avec l’Algérie : "François Bayrou a cédé au discours de Bruno Retailleau", dénonce le député PS Arthur Delaporte

"J'ai l'impression que François Bayrou, dans l'ensemble, a plutôt cédé au discours de Bruno Retailleau", dénonce mercredi 26 février sur franceinfo Arthur Delaporte, député PS du Calvados et porte-parole du groupe PS à l'Assemblée nationale, après la prise de parole du Premier ministre à l'issue du comité interministériel de contrôle de l'immigration. "Pour masquer sa propre impuissance, le gouvernement choisit de présenter les étrangers comme des boucs émissaires", estime Arthur Delaporte.

Lors de sa prise de parole, François Bayrou, a indiqué que la France allait demander à Alger "que soit réexaminée la totalité de l'accord" de 1968 entre les deux pays, qui confère un statut particulier aux Algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi en France, faute de quoi ils seront "dénoncés".

"Arrêter d'instrumentaliser l'accord franco-algérien"

"Bien sûr qu'il y a quelque chose à faire" à propos du refus de l'Algérie de reprendre ses ressortissants expulsés par la France, estime le député PS. "D'ailleurs, cet accord de 1968 a été révisé à trois reprises donc ce n'est pas un totem." Cependant, selon lui, "il faut arrêter d'instrumentaliser l'accord franco-algérien car ce n'est pas le problème. Ce n'est pas à cause de cet accord, aujourd'hui, qu'il y a des problèmes de refus de laissez-passer consulaires".

"C'est surtout que c'est un accord qui permet d'avoir une continuité de relations avec un pays qu'on a quand même colonisé pendant un certain nombre d'années", poursuit-il. "Si François Bayrou a un problème avec l'immigration algérienne, il faut qu'il le dise clairement. Il faut qu'il dise par exemple aux médecins algériens qu'on n'a pas besoin d'eux alors qu'ils viennent dans les déserts médicaux pour répondre aux carences du système français", ajoute Arthur Delaporte.