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Trouver une pharmacie ouverte ce matin à Marseille, c'est mission quasi impossible. Christelle n'en est pas à sa première déconvenue "C'est la sixième pharmacie que j'essaie depuis ce matin. C'est urgent mais je vais devoir rester sans traitement jusqu'à lundi", déplore-t-elle.
Dans les Bouches-du-Rhône, 90 % des pharmacies sont fermées aujourd'hui. Une situation qui divise les personnes rencontrées. "Je trouve ça assez dramatique, surtout à mon âge, où nous sommes davantage consommateurs de médicaments", explique une passante. "Ils ont raison parce que ce n'est pas normal qu'on puisse baisser leur chiffre d'affaires. C'est tuer les pharmaciens", rétorque une autre.
Des remises plafonnées à 30 % dès septembre
Les pharmaciens, justement, sont en grève aujourd'hui. C'est le cas de Stéphane Pichon, président de l'Ordre des pharmaciens PACA - Corse. Le téléphone est en surchauffe, mais il résiste tant bien que mal. "Si je prends le téléphone, j'ouvre. Le but est de montrer aux gens la difficulté d'obtenir des médicaments quand les pharmacies sont fermées", affirme-t-il. Il dénonce la décision du gouvernement de réduire le plafond des remises sur les médicaments génériques. À partir du 1er septembre, les remises seront plafonnées à 30 % maximum du prix d'achat, contre 40 % actuellement.
"En gros, cet ibuprofène est à 1,10 € au prix d'achat. Comme on va perdre 25 % de remises, on va le payer 1,38 €. Ça paraît rien au niveau de la boîte, mais pour nous, c'est sur les volumes annuels qu'on gagne notre vie", précise-t-il.
D'autant que d'autres baisses sont programmées pour atteindre 20 % en 2027. Un coup dur, alors que plus de huit médicaments sur dix vendus en officine sont des génériques. D'après l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine, une pharmacie sur dix est ouverte en France aujourd'hui.