Gaza : dans une lettre ouverte, 130 soldats israéliens menacent Netanyahou de ne «plus servir» en l’absence d’accord pour libérer les otages

Gaza : dans une lettre ouverte, 130 soldats israéliens menacent Netanyahou de ne «plus servir» en l’absence d’accord pour libérer les otages

Sur les 251 personnes enlevées en Israël par le Hamas le 7 octobre, 97 sont toujours détenues dans la bande de Gaza. 34 ont été déclarées mortes par Tsahal. Hatem Khaled / REUTERS

La poursuite de la guerre contre le Hamas menace «le retour des otages mais met également leur vie en danger», écrivent-ils dans cette missive adressée, mercredi, au premier ministre israélien.

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Dans une lettre ouverte envoyée le 9 octobre au premier ministre de l’État hébreu Benyamin Netanyahou et à son ministre de la Défense Yoav Gallant, 130 officiers et soldats israéliens «de réserve et de carrière» exhortent leurs dirigeants à «signer un accord maintenant pour sauver les otages vivants» sous peine de ne «plus continuer à servir». «Nous ne pouvons pas continuer dans ces circonstances. La guerre à Gaza condamne à mort nos frères et sœurs kidnappés», écrivent-ils dans cette missive aussi adressée au chef d’État-major des armées, Herzi Halevi. 

Un an après le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par les attaques du Hamas qui ont entraîné la mort de 1206 personnes en Israël, les militaires estiment que «la poursuite de la guerre [dans le territoire enclavé] non seulement retarde le retour des otages mais met également leur vie en danger».

Nous, qui avons servi et continuons de servir, annonçons par la présente que si le gouvernement n'œuvre pas immédiatement à la conclusion d'un accord pour ramener les otages, nous ne pourrons plus continuer à servir

Lettre ouverte de 130 militaires et soldats israéliens à Benyamin Netanyahou

«Nous ne pourrons plus continuer à servir»

Sur les 251 personnes enlevées par le groupe islamiste, 97 sont toujours détenues dans la bande de Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. «De nombreux otages ont été tués par les bombardements des FDI, bien plus que ceux qui ont été secourus lors d'opérations militaires», ajoutent ceux qui, au lendemain du 7 octobre, se sont «immédiatement enrôlés pour défendre notre pays et sauver les otages détenus à Gaza».

«Nous, qui avons servi et continuons de servir avec dévouement, au péril de notre vie, annonçons par la présente que si le gouvernement ne change pas immédiatement de cap et n'œuvre pas à la conclusion d'un accord pour ramener les otages à la maison, nous ne pourrons plus continuer à servir», poursuivent-ils.

«La ligne rouge a déjà été franchie»

Lundi, Benyamin Netanyahou a déclaré qu'Israël avait «l'obligation» de ramener ses otages. La veille, Kamala Harris, la vice-présidente de Joe Biden et candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine, de novembre répétait que les États-Unis ne relâcheraient pas leurs efforts pour obtenir un accord qui permettrait d’obtenir un cessez-le-feu dans le territoire palestinien et «de libérer les otages». «Nous ne cesserons pas de faire pression sur Israël et sur la région, y compris sur les dirigeants arabes», a-t-elle affirmé sur la chaîne CBS.

«Pour certains d'entre nous, la ligne rouge a déjà été franchie, et pour d'autres, elle approche rapidement : le jour où, le cœur brisé, nous cesserons de nous présenter au service», concluent les militaires.