Guerre Hamas-Israël : l'Australie et le Canada mettent en garde Israël contre une opération «catastrophique» à Rafah

Israël persiste dans son projet d'offensive à grande échelle à Rafah, où se terrent plus d'un million de Palestiniens, malgré des mises en garde internationales encore redoublées jeudi et des tractations en arrière-plan pour une trêve à Gaza avec le Hamas. Trois pays du Commonwealth ont mis en garde l’État hébreu contre une opération «catastrophique» à Rafah. Le gouvernement israélien, lui, a autorisé Starlink sur son territoire.

Trois pays mettent en garde Israël

Après les États-Unis, principal allié d'Israël, qui disent s'opposer à une offensive sur Rafah sans «garanties» pour la sécurité des civils, l'Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande ont mis en garde jeudi le gouvernement Nétanyahou en garde contre une opération «catastrophique» à Rafah.

«Il n'y a tout simplement nulle part où aller» pour les quelque 1,5 million de Palestiniens bloqués à la frontière, soulignent ces trois pays du Commonwealth, exhortant le premier ministre israélien à «ne pas s'engager dans cette voie».

Des ministres israéliens vent debout contre tout plan prévoyant un Etat palestinien

Deux influents ministres israéliens d'extrême droite ont fermement rejeté jeudi l'éventualité d'un plan de paix, que Washington et ses alliés envisagent pour libérer les otages retenus à Gaza et aller vers la création d'un État palestinien. Selon le Washington Post, l'administration Biden et un petit groupe de ses alliés arabes travaillent à un plan complet destiné à établir une paix durable entre Israël et les Palestiniens. Il inclurait notamment une pause dans les combats, la libération des otages enlevés par le Hamas lors des attaques du 7 octobre et détenus depuis à Gaza, et un calendrier pour l'établissement à terme d'un État palestinien. «Un cessez-le-feu initial, d'une durée prévue d'au moins six semaines, donnerait du temps pour annoncer le plan, recueillir des soutiens supplémentaires» et «commencer à mettre en œuvre» ses dispositions, dont «la formation d'un gouvernement d'intérim palestinien», a indiqué le quotidien, en citant des responsables américains et arabes.

Les promoteurs de ce plan espèrent la conclusion d'un accord avant le 10 mars, date de début du ramadan, le mois saint des musulmans. Mais la perspective d'un tel plan a été dénoncée avec force par le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, et celui des Finances, Bezalel Smotrich. «Nous ne donnerons jamais notre accord à un tel plan, qui dit en réalité que les Palestiniens méritent une récompense pour le terrible massacre qu'ils ont commis», a écrit Bezalel Smotrich sur le réseau social X. «Un État palestinien est une menace existentielle pour l'État d'Israël, comme cela a été prouvé le 7 octobre», a-t-il ajouté. «1.400 personnes ont été tuées (le 7 octobre en Israël) et le monde veut leur donner un État. Cela n'arrivera pas», a de son côté indiqué Itamar Ben Gvir sur X. «Créer un État palestinien revient à créer un État du Hamas».

Le gouvernement israélien a annoncé mercredi avoir autorisé l'utilisation du service d'accès à internet par satellite Starlink, propriété d'Elon Musk, sur son territoire, ainsi que pour un hôpital de campagne géré par les Émirats arabes unis à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

En novembre, le ministre des Communications Shlomo Karhi avait annoncé un accord de principe sur l'utilisation de Starlink en Israël et à Gaza. Israël autorise moins de la moitié des missions de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) visant à acheminer de l'aide à Gaza alors que les hôpitaux y sont «complètement débordés», a déploré mercredi un responsable de l'OMS, le Dr Rik Peeperkorn.

Frappes israéliennes au Liban

Israël a par ailleurs lancé mercredi des frappes dans le sud du Liban qui au fait au moins onze morts, selon des sources libanaises, en représailles à des tirs qui ont tué une soldate, faisant de nouveau craindre une contagion régionale de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, au pouvoir à Gaza.