Guerre Israël-Hamas : qui sont les huit Français retenus en otage ou portés disparus
Les négociations pour la libération d’otages retenus par le Hamas en échange d’une trêve dans la bande de Gaza s’accélèrent. C’est ce qu’affirme ce mardi 21 novembre le chef du groupe terroriste Ismaïl Haniyeh. «Le mouvement (Hamas, NDLR) a livré sa réponse aux frères du Qatar et aux médiateurs. Nous nous approchons de la conclusion d'un accord de trêve», écrit-il dans un message en arabe relayé sur le compte Telegram du mouvement palestinien.
Depuis samedi 21 octobre, l’organisation terroriste islamiste, qui a lancé son offensive en territoire israélien le 7 octobre, libère au compte-gouttes ses prisonniers - ils seraient encore 220 selon l’armée israélienne. Trois Israéliennes - une soldate et deux femmes de 85 ans et 79 ans - ainsi que de deux Américaines.
Selon un dernier bilan communiqué par le ministère des Affaires étrangères, le 6 novembre, 40 Français ont été tués - le plus lourd bilan depuis l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice (86 morts). «Huit compatriotes sont toujours portés disparus», et «il est désormais confirmé que certains d'entre eux sont otages du Hamas». Le ministère français des Affaires étrangères précise au Figaro que ce bilan est actualisé «au fur et à mesure que de nouvelles informations [lui] parviennent de la part des familles ou des autorités israéliennes, notamment celles chargées de l'identification des corps des victimes». Le Quai d’Orsay, qui ne communique «jamais sur les identités des otages dès lors que celles-ci n'ont pas été rendues publiques par les familles elles-mêmes», assure toutefois être en lien avec «l’ensemble» de ces dernières.
- Mia Schem, seule otage française confirmée
Parmi ces familles, les proches de Mia Schem, une Franco-Israélienne de 21 ans détenue par le Hamas. Le 7 octobre, elle participait à la rave party Tribe of Nova dans le désert du Neguev. L'attaque a fait au moins 250 morts selon les secours israéliens. Il s’agit de la seule ressortissante française dont la prise en otage a été confirmée.
Lundi 16 octobre, elle a en effet été identifiée par un membre de sa famille dans une vidéo diffusée par le Hamas sur Telegram. La séquence montrait une femme hagarde, visiblement blessée, allongée sous un drap rouge, recevant des soins au bras droit, traversé par une cicatrice. S’exprimant en hébreu, l’otage dit être retenue à Gaza et affirme être bien traitée. En réaction à la diffusion de cette vidéo, Emmanuel Macron avait dénoncé «l'ignominie que représentent la prise d'otage de personnes innocentes et leur mise en scène odieuse».
- Eitan, 12 ans, et son père Ohad
Aucune certitude ne règne quant à la situation des huit autres Français. Notamment Eitan, 12 ans, le plus jeune disparu identifié. Issu d'une famille habitant dans un kibboutz de Nir Oz au sud d'Israël, à quelques centaines de mètres de la frontière avec Gaza, le garçon a été enlevé le jour de l’assaut par des terroristes à moto avec ses parents et ses deux sœurs. À ce jour, son père Ohad, 49 ans, est toujours porté disparu. Sa mère et ses deux sœurs ont réussi à s’échapper lors du transfert vers la bande de Gaza. Jeudi 12 octobre, à l’occasion d’une conférence de presse de familles de certains disparus français, la mère d’Eitan, Batsheva Yaalomi avait raconté le récit glaçant de l’attaque de son kibboutz et de son évasion.
- Ofer Kalderon et ses enfants, Erez et Sahar
Lors de la même conférence de presse, Gaya Kalderon, 21 ans, confirmait la disparition de cinq personnes de sa famille. «Mon père, ma sœur, mon frère, ma grand-mère et ma cousine ont disparu», expliquait-elle. La grand-mère, Carmela, 80 ans, et la cousine, Noya, 12 ans, souffrant d'autisme, ont été retrouvées mortes la semaine dernière. Jusqu'à l’attaque du Hamas, elles vivaient dans le kibboutz de Nir Oz, proche de la bande de Gaza. Restent Erez (12 ans), Sahar (16 ans) et Ofer Kalderon (53 ans).
- Eliya Toledano
Le jeune français participait à la rave party avec Mia Schem, une amie. Sur BFMTV, son frère, Daniel Toledano, a expliqué qu’il aurait été kidnappé par le Hamas, «selon les renseignements israéliens». .
- Orión Hernández Radoux
Le Franco-mexicain, père d’un enfant de trois ans, était aussi présent au festival. Le trentenaire est le petit ami de Shani Louk, une Germano-israélienne de 22 ans, elle aussi enlevée par le Hamas avant d’être tuée. Les images de sa capture avaient été mises en scène par le Hamas dans une vidéo de propagande diffusée quelques heures après l’attaque. On y voit des terroristes paradant dans un pick-up dans la benne duquel gît le corps de l’otage.