Corse : une enquête ouverte après des «menaces de mort» de parents d'élève contre un professeur

Une enquête a été ouverte après la plainte déposée par le proviseur d'un collège de Bastia pour dénoncer les «menaces de mort» proférées à l'encontre d'un professeur par des parents d'élèves, a-t-on appris auprès du procureur, du rectorat et de la communauté éducative de l'établissement.

«Une plainte a été déposée par le proviseur d'un collège public suite à des menaces contre l'un de ses enseignants à l'occasion d'une réunion parents professeurs», a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Bastia par intérim, François Thévenot, précisant qu'une enquête a été ouverte et confiée à l'antenne de Bastia de la sûreté départementale.

«Il a d’abord été question d’égorgement»

Mardi, «dans le cadre d'une réunion parents professeurs», «un enseignant a été menacé de mort par des parents d'élève», précise un communiqué signé par la «communauté éducative du collège Giraud». «La mère de famille a été menaçante à plusieurs reprises, ainsi que le père de l'élève concerné», et cela «devant témoin», indique ce communiqué, ajoutant qu'«il a d'abord été question d'égorgement puis de violences à l'extérieur du collège».

«Dans un contexte national meurtrier à l'égard d'enseignants, l'ensemble du personnel condamne fermement ces menaces de mort et manifeste pleinement sa solidarité envers le collègue agressé», précise ce texte : «Devant ces menaces, l'équipe pédagogique se sent en danger» et demande que des «mesures fermes et définitives soient prises afin de restaurer un climat serein». Le recteur de Corse, Jean-Philippe Agresti, «condamne avec la plus grande fermeté toutes formes de menace et de violence contre les personnels» et apporte son «soutien aux équipes du collège et tout particulièrement à l'enseignant menacé», a-t-il indiqué sur X (ex-Twitter).

La protection fonctionnelle a été accordée au professeur concerné, a indiqué le rectorat à l'AFP, en précisant que ce serait le premier cas dans l'académie de Corse. Le 13 octobre, Dominique Bernard, professeur de français dans un collège-lycée d'Arras (Pas-de-Calais), avait été poignardé à mort par un ancien élève originaire du Caucase russe et ayant grandi en France, fiché pour radicalisation islamiste. Deux ans auparavant, le 16 octobre 2020, Samuel Paty, enseignant en histoire-géographie de 47 ans, avait été poignardé puis décapité près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par un réfugié russe d'origine tchétchène.