À Mamoudzou (Mayotte)
À l’extérieur du camp de Cavani, devant les cabanes en bois recouvertes de bâches qui surplombent le stade de Mamoudzou, trois femmes patientent. «Est-ce que le ministre va venir? On voudrait lui donner des papiers pour les enfants», demande Rachelle, 38 ans. Cette mère de famille originaire du Rwanda est arrivée il y a deux ans à Mayotte et a rapidement obtenu le statut de réfugié. «J’ai fui mon pays à cause des menaces. Je suis venue ici parce qu’on m’a dit que j’aurais la protection. Mais c’est tellement dur… Nos abris prennent l’eau, on doit boire l’eau de la rivière pleine de déchets et on n’a rien à manger», affirme celle qui a dormi plusieurs mois sur un matelas à même le sol et sous la pluie, avant de construire son abri de fortune.
Alors, les annonces de Gérald Darmanin, déclarant dès le 17 janvier qu’un certain nombre de réfugiés pourraient rejoindre la métropole, nourrissent beaucoup d’espoir chez Rachelle. Mais ce dimanche 11 février, elle ne faisait pas…