119 km/h sur la promenade des Anglais et refus d’obtempérer : un chauffard multirécidiviste en détention à Nice

Lors d’un habituel contrôle routier, vendredi dernier, sur la promenade des Anglais à Nice (Alpes-Maritimes), un automobiliste a été flashé à 119 km/h au lieu des 50 km/h réglementaires puis a refusé d’obtempérer, percutant un policier sur sa moto dans sa tentative de fuite. L’agent municipal n’a pas été blessé mais reste très choqué, ont relaté le maire de la ville, Christian Estrosi, et la direction départementale de la sécurité publique.

Cet individu a été interpellé dans la foulée et comparaissait ce lundi au tribunal de Nice après avoir été placé en détention provisoire. Demandant un délai pour préparer des arguments contradictoires, l’audience a été renvoyée au 10 mars mais le jeune homme va bien rester, sans surprise au vu de son profil, en prison.

Ce chauffard de 21 ans est déjà bien connu de la justice : avec six condamnations à son actif, il purgeait actuellement une peine sous bracelet électronique. Par le passé, il avait été condamné à du sursis et à de la prison ferme aménagée pour des faits de détention de produits stupéfiants (2021), vol avec violences, trafic de stupéfiants (2022), conduite sous stupéfiants puis en récidive (2023) et de nouveau pour usage de stupéfiants (octobre 2024), avant ce nouvel incident en début d’année. «On ne peut pas faire confiance à Monsieur Tom R., a avancé la représentante du ministère public pour exiger cette fois son maintien en détention. Il a un casier judiciaire chargé et beaucoup d’alternatives ont déjà été essayées. Il ne perçoit pas les enjeux.»

Alcool, cannabis, cocaïne et sans permis

Après son arrestation vendredi soir, les policiers ont ainsi constaté qu’il conduisait sans être titulaire d’un permis de conduire - celui-ci ayant été annulé - mais aussi, sous l’empire de l’alcool et de stupéfiants. L’homme avait consommé cannabis et cocaïne, ont confirmé les différents tests, et une petite quantité de résine a même été retrouvée à bord du véhicule. Lors de sa garde à vue, l’individu a refusé de délivrer son code de téléphone portable mais a reconnu les faits. Il va être poursuivi pour six délits dont certains en récidive, a insisté le président, indiquant qu’il risquait plus de sept années d’emprisonnement et prévoyant une audience de plus de deux heures.

«J’attends des sanctions exemplaires vis-à-vis de cet individu irresponsable et inconscient !», avait réagi sur X l’édile Christian Estrosi (Horizons), précisant sa volonté de porter plainte pour «mise en danger de la vie d’autrui». «Ces comportements transforment les véhicules en armes potentielles. Des mesures plus sévères sont urgentes», réclamait-il encore. Deux policiers municipaux présents ce soir-là se sont portés partie civile avec la ville. Après avoir été appréhendé, le chauffard aurait tenté de s’enfuir et aurait percuté la roue arrière de la moto du policier. Le fonctionnaire aurait alors été projeté vers un palmier de la fin de la promenade des Anglais, sans être blessé. Pour leur avocate, aucun doute, l’individu a volontairement voulu le faucher quand la défense a plaidé «un défaut de maîtrise».

4900 refus d’obtempérer «aggravés»

Près de 25.000 refus d’obtempérer sont recensés par an dans le pays selon une étude statistique ministérielle. En 2023, 4900 de ces faits ont été répertoriés comme «aggravés» : 10% de ces refus d’obtempérer auraient pu tuer un policier ou un gendarme, précisait l’étude. Le 26 août dernier, un gendarme maralpin avait perdu la vie après avoir été percuté par un chauffard qui avait refusé d’obtempérer, à Mandelieu-la-Napoule.

La semaine dernière encore, alors que les contrôles routiers se sont multipliés dans les Alpes-Maritimes, un chauffard mineur avait refusé d’obtempérer sur le bord de mer de Mandelieu, à près de 140 km/h. Il avait provoqué un carambolage avec d’autres véhicules, jeudi soir, mais avait réussi à prendre la fuite à pied, avant de se rendre de lui-même le lendemain à la police. En 2024, 53 personnes ont trouvé la mort dans des accidents de la route dans le département, avait indiqué en novembre la préfecture.