Castets (NFP) accusée de ne pas s’être mise en retrait de la Ville de Paris : la droite municipale saisit la justice
Mauvaise passe pour la candidate du Nouveau Front populaire (NFP) pour Matignon. Choisie la semaine dernière par les quatre principaux partis de gauche au terme d’intenses tractations dans la foulée des législatives, Lucie Castets est dans le viseur de la droite parisienne. En cause ? Des informations du Canard Enchaîné dans son édition du 31 juillet, selon lesquelles la patronne de la «Direction des finances et des achats» de la Ville de Paris aurait «omis de se mettre en disponibilité» auprès de la municipalité. La haute fonctionnaire aurait même posé des congés jusqu’au 30 août. Avec l’espoir qu’Emmanuel Macron, à la vue de la majorité très relative du NFP à l’Assemblée nationale, l’appellera après les Jeux olympiques pour prendre la succession de Gabriel Attal.
La nouvelle égérie de la gauche a beau faire valoir auprès de l’hebdomadaire qu’elle régularisera sa situation administrative à la fin de l’été «si ses activités politiques devaient se poursuivre au-delà» de cette période, le groupe d’opposition «Changer Paris» n’entend pas rester les bras ballants. Et passe à l'offensive. Dans une lettre adressée ce mercredi au chef du Parquet national financier (PNF) que Le Figaro s’est procurée, le conseiller LR de Paris Aurélien Véron saisit la justice au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale.
Telle qu’elle est présentée, la situation amènerait d’abord et avant tout «à s'interroger sur l'existence d'un possible manquement au devoir de réserve (...) qui interdit (aux) fonctionnaires toute prise de position politique.» Une deuxième accusation porte sur «un potentiel détournement de fonds publics.» Et de «recel de détournement de fonds publics.» Dans le viseur de la droite ? «L'usage du service de presse de la Ville de Paris» pour «communiquer» sur «l’engagement (de Lucie Castets) au sein du NFP.» Ce qui permettrait à la proche d'Anne Hidalgo, «toujours rémunérée» par la collectivité, de «promouvoir» officieusement sa «candidature.» Au-delà du «plan matériel», Aurélien Véron évoque l'aspect «moral» de l'affaire. Qui «relèverait» de la «faute intentionnelle».
Dernier délit évoqué par le porte-parole de l’opposition parisienne : «Un potentiel conflit d'intérêts» entre les responsabilités de Lucie Castets et «la position qu'elle occupe depuis sa désignation comme candidate du NFP.» Cette «interférence entre un intérêt public et des intérêts publics ou privés» serait «de nature à influencer ou paraître influencer l'exercice indépendant, impartial et objectif de (ses) fonctions» municipales. Autant de qualifications délictuelles qui poussent la droite à demander au patron du PNF Jean-François Bohnnert «l’ouverture d’une enquête». Une pierre de plus dans le jardin de Lucie Castets qui, malgré sa désignation quelques minutes avant la dernière interview du président de la République, n’arrive pas à franchir le mur du son. Un mur monopolisé par la ferveur olympique.