Skyworth, en quête de légitimité
Skyworth a bien failli manquer le rendez-vous du Mondial de l’Automobile. Ce n’est que fin août que cette entreprise née en 1988 à Shenzhen a pris la décision d’exposer à Paris. Fondée par Stephen Wong, l’entreprise est surtout réputée pour ses panneaux photovoltaïques et ses téléviseurs. Ce n’est que tout récemment que son président a décidé de se diversifier dans l’automobile. Une nouvelle activité considérée encore comme sa danseuse en interne. Avec un chiffre d’affaires de près de 10 milliards d’euros par an et une cotation à la Bourse de Shanghai, Skyworth semble avoir les moyens de ses ambitions.
À Paris, la jeune marque, encore inconnue chez nous, exposait trois véhicules électriques : un SUV, une grande berline et une berline compacte. D’une longueur de 4,72 m et d’une hauteur de 1,69 m, le SUV K est le premier modèle de la gamme à être lancé. Son style ne révolutionne pas franchement les canons du design ; ses lignes sont très proches d’autres réalisations chinoises. Par contre, comme les Japonais et les Coréens lors de leur entrée sur le marché européen, le chinois Skyworth met en avant un équipement pléthorique et un tarif ultra-compétitif. Ce SUV dispose ainsi de série d’un toit ouvrant panoramique, d’un intérieur en cuir végan, d’un écran multimédia de 12,8 pouces.
Sans attendre le montant de la taxe douanière imposé aux véhicules venant de Chine, la Skyworth K s’affiche à 39 900 euros. À ce tarif, le consommateur peut compter sur une batterie de 86 kWh et un moteur électrique synchrone à aimants permanents de 150 kW (204 ch) installé à l’avant. Les performances ne sont pas la priorité de ce véhicule qui atteint les 100 km/h en 9,6 secondes et dont la vitesse de pointe est bridée à 150 km/h. Côté recharge, Skyworth n’est pas non plus une référence : la puissance de charge ne dépasse pas 80 kW. Résultat : il faudra attendre au moins 45 minutes pour recharger de 10 à 70 % la batterie. Les modèles européens font mieux.
Skyworth profitait du Mondial de l’Automobile pour présenter ses prochains modèles. Une grande berline de luxe baptisée Y de 5,25 mètres devrait suivre. Elle se signale par un style plus avenant et un accès aux places arrière facilité par des portes antagonistes et l’absence de pied milieu. La planche de bord baroque accueille une dalle panoramique couvrant toute la largeur du véhicule et un volant en demi-lune. Le toit est entièrement vitré et les deux passagers des places arrière disposent chacun d’un siège enveloppant dessiné comme celui de l’aviation d’affaires. En expert des téléviseurs, Skyworth a installé un grand écran au plafond pour les passagers arrière. Le constructeur chinois annonce des performances de haut vol pour ce porte-drapeau : deux moteurs électriques offrant une puissance cumulée de 800 ch et des capacités de recharge nettement améliorées.
Enfin, le troisième véhicule présent sur le stand prend la forme d’une berline compacte destinée à rivaliser avec la Renault Mégane E-Tech Electric et la MG4.