Ces députés de gauche qui n’ont pas signé la motion de censure du Nouveau Front populaire

Sept députés manquent à l’appel. La motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire (NFP) lundi précise dans son en-tête qu’elle est «présentée» par les quatre présidents de groupe de gauche «et 181 de leurs collègues». Soit 185 élus de l’Hémicycle au total. Or les quatre groupes du NFP cumulent 192 élus.

C’est que sept d’entre eux, bien qu’appartenant à des groupes de gauche, ont décidé de ne pas parapher le texte qui devrait conduire au renversement du gouvernement de Michel Barnier lorsqu’il sera soumis au vote, mercredi à 16 h. En effet, le Rassemblement national a annoncé qu’il y adjoindrait ses voix.

Parmi ceux qui ont refusé de signer la motion de censure, cinq socialistes : Gérard Leseul, Dominique Potier, Valérie Rossi, Hervé Saulignac et Sophie Pantel. Cette dernière, élue de Lozère, s’en est justifiée auprès de France Bleu lundi soir : «En responsabilité, je choisis de ne pas soutenir une motion de censure inefficace dans ce contexte. Les enjeux actuels demandent des solutions réalistes et constructives plutôt que des gestes symboliques qui risquent d’aggraver les crises en cours».

Pour ce qui est de Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle, il n’a pas signé car il souhaitait «que le groupe socialiste ait sa propre motion de censure», dans le but de «dire ce que l’on fait le jour d’après pour ne pas donner le sentiment d’un possible chaos». En revanche, il annonce qu’il votera bien la motion déposée par le NFP – qu’il n’a pas signé, sauf revirement total de la part de Michel Barnier. Son collègue Gérard Leseul serait sur la même ligne que lui.

Rapport de force extrêmement défavorable

Les deux autres élus qui n’ont pas paraphé la motion de censure du NFP siègent au sein du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR). L’un est adhérent du Parti communiste français, Yannick Monnet, député de l’Allier, l’autre est un député néo-calédonien, Emmanuel Tjibaou, par ailleurs président d’un parti indépendantiste membre du Front de libération nationale kanak et socialiste.

Les groupes parlementaires de La France insoumise et des Écologistes ont signé comme un seul homme le texte visant à renverser Michel Barnier et ses ministres. Mais l’absence de signature ne signifie pas nécessairement absence de vote. Quoi qu’il arrive, les très rares réticents ne suffiront pas à inverser un rapport de force extrêmement défavorable au premier ministre. 

Au total, les 185 députés de gauche signataires de la motion, auxquels devraient selon toute vraisemblance s’ajouter les 126 députés RN, constituent une majorité absolue de 311 élus capable de censurer le gouvernement Barnier, qui serait ainsi le premier à tomber sous le coup de cette procédure depuis 62 ans.