« J’ai bien peur qu’il n’y ait plus d’argent. » En cédant le pouvoir aux conservateurs, en 2010, le secrétaire général au Trésor du gouvernement travailliste sortant avait laissé ce petit mot taquin sur son bureau à l’intention de son successeur. Cela avait permis aux tories d’accabler la gestion de leurs prédécesseurs et de justifier une décennie d’austérité. De retour aux affaires quatorze ans plus tard, les travaillistes ont fait leur diagnostic tout seuls, sans note de leurs prédécesseurs. « Il n’y a plus beaucoup d’argent », a paraphrasé la nouvelle ministre des Finances, Rachel Reeves, à son arrivée après la victoire du Labour aux élections le 4 juillet.
Quelques semaines plus tard, elle enfonçait le clou, affirmant avoir découvert un « trou » de 22 milliards de livres (26 milliards d’euros) dans les finances publiques. Et le premier ministre, Keir Starmer, a dramatisé encore la situation fin août dans un discours dans lequel…