"La baisse de la fécondité appelée à se prolonger" car les Français veulent moins d'enfants, selon une enquête de l'Ined

Les jeunes générations souhaitent moins d'enfants qu'il y a vingt ans, et cette tendance concerne l'ensemble des groupes sociaux, selon une enquête de l'Institut national d'études démographiques (Ined) qui a interrogé 12 800 personnes de 18 à 79 ans en 2024. Alors que le taux de fécondité en France est passé de 2,0 à 1,6 enfant par femme en dix ans (entre 2014 et 2024), cette tendance "est probablement appelée à se prolonger, car le désir d'enfants a diminué chez les moins de 40 ans entre 2005 et 2024", conclut cette étude.

D'après les données récoltées, il en résulte que les jeunes veulent des familles plus réduites. Par ailleurs, la jeune génération est aussi plus incertaine quant à l'idée de faire un enfant. La baisse des intentions de fécondité est beaucoup plus marquée pour les jeunes adultes de moins de 30 ans. Le nombre total d'enfants souhaités a diminué de 0,6 enfant en moyenne en vingt ans. Dans le détail, il est passé de 2,5 à 1,9 enfant souhaités pour les femmes et de 2,3 à 1,8 pour les hommes.

La famille à deux enfants reste un modèle persistant, mais elle est de plus en plus perçue comme un maximum et non un minimum. "En 2024, 65% des 18-49 ans estiment que deux enfants est le nombre idéal, contre 47% en 1998", résume l'Ined. Les réponses "trois enfants ou plus" sont désormais minoritaires (29%), tandis que les réponses "zéro ou un enfant" progressent. Chez les jeunes de 18 à 29 ans, les intentions de n'avoir qu'un seul enfant ou aucun dépassent celles d'en avoir trois. Seuls 10% des jeunes hommes et 16% des jeunes femmes souhaitent trois enfants, tandis que 20% et 14% en souhaitent un seul.

Cette évolution s'explique par la manière dont les individus conçoivent la famille et appréhendent l'avenir. Ainsi, les personnes ayant une conception égalitaire des rôles des femmes et des hommes et celles très inquiètes du changement climatique et des perspectives pour les générations futures souhaitent moins d'enfants, explique cette étude des relations familiales et intergénérationnelles.


*Méthodologie : Menée par l'Ined en 2024, l'enquête Erfi 2 (Étude des relations familiales et intergénérationnelles) a interrogé 12 800 personnes âgées de 18 à 79 ans vivant en France hexagonale. Elle porte sur la vie conjugale et familiale, les relations intergénérationnelles, les rôles de genre, et les intentions de fécondité. Erfi 2 est la deuxième version d'une enquête similaire réalisée en 2005 (Erfi). Elle permet ainsi de mesurer l'évolution des comportements et des représentations familiales sur près de vingt ans.