Guerre Hamas-Israël : les chefs des diplomaties israélienne et palestinienne reçus à Bruxelles
Les ministres européens des Affaires étrangères reçoivent lundi 22 janvier à Bruxelles, séparément, leurs homologues israélien et palestinien, pour les écouter et tenter de les convaincre de la nécessité d'une solution politique à Gaza et en Cisjordanie. Le chef de la diplomatie israélienne Israël Katz rencontrera les ministres de l'UE dans la matinée, puis ce sera le tour de celui de l'Autorité palestinienne Riyad al-Maliki dans l'après-midi. Aucune rencontre entre les deux hommes n'est prévue.
«Symbole fort»
Pas de décision attendue, mais pour les Européens, la simple présence des deux hommes le même jour à Bruxelles est déjà un «symbole fort», selon les termes d'un diplomate. Les déclarations du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, qui a accusé vendredi Israël d'avoir «financé» le Hamas pour tenter d'affaiblir l'Autorité palestinienne du Fatah, pourraient cependant être source de crispations.
«Nous pensons qu'une solution à deux États doit être imposée de l'extérieur pour ramener la paix», a-t-il martelé depuis Valladolid en Espagne. Les chefs de la diplomatie de l'UE vont également rencontrer, lors d'un déjeuner de travail, leurs homologues égyptien Sameh Choukry, saoudien Fayçal ben Farhane et jordanien Ayman Safadi, ainsi que le secrétaire général de la Ligue Arabe Ahmed Aboul Gheit. Autant de pays et d'organisations qui pourraient jouer un rôle important - aussi bien économique que politique - après la guerre.
«Je pense qu'il ne faut pas avoir des attentes trop fortes» sur cette journée, souligne un diplomate, évoquant «un ballet complexe». «L'idée est d'avoir une discussion approfondie avec tous les participants, échanger les points de vue et essayer de comprendre où chacun se situe». Les pays de l'UE sont inquiets du nombre de victimes civiles depuis l'attaque sans précédent lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre, et ont appelé à plusieurs reprises à des trêves humanitaires. Mais, très divisés, ils ne sont jusqu'à présent pas parvenus à aller au-delà, et à se mettre d'accord sur un appel à un cessez-le-feu, auquel certains pays, comme l'Allemagne, s'opposent, soulignant le droit d'Israël à se défendre.
Mission de l'UE en mer Rouge
Les Européens envisagent des sanctions à l'encontre d'extrémistes israéliens en Cisjordanie. Plus de 360 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par l'armée israélienne ou des colons juifs, selon le ministère palestinien de la Santé. Mais aucune décision n'est attendue lundi sur ce sujet, ont indiqué des diplomates. Les ministres européens vont aussi discuter de la mise en œuvre d'une mission de l'UE en mer Rouge pour protéger la flotte commerciale des attaques des rebelles Houthis depuis le Yemen.
Les discussions ont bien avancé, selon plusieurs diplomates, et un accord pourrait être trouvé sur les modalités lors d'une prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE le 19 février. Cette mission devrait mobiliser trois navires de guerre européens. L'Italie, la France ou la Belgique ont indiqué être prêts à y participer.
Son mandat lui permettra d'abattre tout missile, roquette ou drone lancés par les rebelles Houthis contre des navires marchands, mais elle ne sera pas autorisée à des frappes contre des objectifs terrestres au Yemen, ont précisé ces diplomates. Américains et Britanniques ont mené plusieurs frappes contre les rebelles yéménites, qui assurent s'en prendre à des navires liés aux intérêts israéliens, en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.