Israël devrait être exclu de l'Eurovision, estime le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a affirmé, lundi 19 mai, qu'Israël devrait être exclu de l'Eurovision, estimant qu'il fallait être "solidaire du peuple de Palestine qui [vit] l'absurdité de la guerre et des bombardements". Pedro Sanchez estime que si la Russie a été exclue du concours après l'invasion de l'Ukraine, Israël "ne devrait pas non plus" y participer. "Nous ne pouvons pas avoir de double standard en matière de culture", a-t-il déclaré.
Samedi, la finale de l'édition 2025 du concours de l'Eurovision, le plus grand télé-crochet du monde, a vu la victoire du candidat autrichien, devant la chanteuse israélienne Yuval Raphael, une rescapée de l'attaque du 7 octobre 2023. "L'engagement de l'Espagne en faveur du droit international et des droits de l'homme doit être constant et cohérent, comme celui de toute l'Europe devrait l'être", a-t-il expliqué. L'Espagne, qui a reconnu l'Etat de Palestine le 28 mai 2024 avec l'Irlande et la Norvège, s'est imposée ces derniers mois comme l'une des voix les plus critiques de l'UE à l'égard du gouvernement de Benyamin Nétanyahou, et fait figure de soutien historique de la cause palestinienne.
"Le silence n'est pas une option"
Samedi, la télévision publique espagnole a défié l'organisme responsable de l'Eurovision, qui l'avait sommée de cesser ses références à l'offensive à Gaza sous menace de sanctions, en diffusant un message de soutien aux Palestiniens avant sa retransmission de l'événement. "S'agissant des droits de l'homme, le silence n'est pas une option. Paix et justice pour la Palestine", a écrit en blanc sur fond noir le groupe de radio et télévision RTVE, dans un message en espagnol et en anglais, quelques secondes avant le début officiel du concours de chanson.
Les prises de position du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, qui a appelé samedi lors d'un sommet de la Ligue arabe à Bagdad à faire "pression sur Israël pour arrêter le massacre à Gaza", ont valu à l'Espagne ces derniers mois des critiques virulentes du gouvernement Nétanyahou.