Renault : 9,5 milliards de pertes pour un changement comptable sur Nissan
C’est un marqueur supplémentaire du détricotage de l’Alliance entre Renault et Nissan, comptable cette fois. La façon, pour le Losange, de comptabiliser sa participation dans le constructeur japonais évolue, et ce en conformité avec les normes IFRS. Ce changement a un impact considérable : il entraînera une perte de 9,5 milliards sur le résultat du premier semestre 2025 du groupe Renault (qui sera lui-même dévoilé dans son ensemble un peu plus tard en juillet). Dans le détail, la participation du Losange dans Nissan, jusqu’à présent mise en équivalence, sera considérée comme un actif financier évalué à la juste valeur par capitaux propres, estimée sur la base du cours de Bourse de Nissan. Or l’action Nissan ne cotait plus, au 30 juin 2025, que 350 Yens, contre une valeur d’environ 1500 Yens enregistrée dans les comptes. D’où la perte massive.
Cette évolution est purement comptable et n’aura pas d’impact ni sur la trésorerie ni sur les dividendes du groupe français. Surtout, elle lui permet de «dérisquer» à l’avenir l’effet de sa participation dans Nissan. La perte de 9,5 milliards enregistrée au premier semestre est comme un solde de tous comptes. À partir du 30 juin 2025, les performances du constructeur japonais n’auront plus d’impact sur le compte de résultat du groupe Renault. De quoi améliorer grandement sa prévisibilité. Et alors que Nissan est plongé dans une grave crise, c’est plutôt une bonne nouvelle. En 2024, les pertes de Nissan avaient plombé les résultats annuels du Losange à hauteur de 2 milliards d’euros. Cependant, si jamais le Japonais se redressait, Renault n’en profiterait plus.
Le Losange compte continuer par ailleurs à céder ses parts dans Nissan. Il en a retiré 1,6 milliard de cash, lors de trois cessions étalées en 2023 et 2024, mais a enregistré au total 2,4 milliards de pertes à ces occasions. Désormais, lors des futures cessions, aucune perte ne sera à enregistrer.