La Russie va porter les effectifs de ses armées à 1,5 million pour contrer «les menaces à ses frontières occidentales»
La ritournelle est connue : l’Occident menacerait la sécurité de la Russie. Pour prévenir une éventuelle attaque, Vladimir Poutine a signé, lundi 16 septembre, un décret qui augmente les effectifs d’active - c’est-à-dire en poste. Ils sont portés à 1,5 million de soldats, soit une augmentation de 180.000 militaires. La décision entre en vigueur au 1er décembre. Cette décision est la troisième depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine le 24 février 2022. Les effectifs d’active avaient été augmentés de 137.000 soldats, puis de 170.000 en 2022 et 2023. L’armée russe comprendra 2,38 millions de militaires avec les réservistes.
«Cela est dû à l'environnement extrêmement hostile à nos frontières occidentales et à l'instabilité à nos frontières orientales. Cela exige que des mesures appropriées soient prises», a justifié Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin devant des journalistes, lors d’une conférence de presse ce mardi. L’armée russe avait déjà dû engager une mobilisation partielle de 300.000 réservistes en septembre 2022 pour pallier les pertes liées à «l’opération militaire spéciale» en Ukraine. Cette annonce avait entraîné un exode important de la jeunesse russe - toutefois difficile à quantifier avec certitude.
À lire aussiUkraine : pourquoi l'augmentation des effectifs de l'armée russe ne changera pas le cours de la guerre
L’armée russe est déployée dans plusieurs pays de l’ancienne URSS : l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, et le Tadjikistan. Elle occupe également une partie de la Moldavie, de la Géorgie et de l’Ukraine. Enfin, elle sert d’appui militaire à Bachar al-Assad en Syrie. Plusieurs bases à l’étranger sont étudiées : au Soudan, au Mozambique, et en Égypte.
Les soldats du Kremlin font face à des pertes liées à la guerre d’Ukraine - 315.000 tués et blessés depuis le début du conflit selon le renseignement américain. Après plusieurs revers à Kiev, Kharkiv et Kherson en 2022, l’armée russe s’est concentrée dans la conquête du Donbass, annexé via des référendums non reconnus. Sa progression lente est certaine et lui permet désormais de s’approcher de sept kilomètres du nœud logistique ukrainien de Pokrovsk.