«Un problème récurrent» : malgré une décision de justice, des gens du voyage squattent un parking de l’école polytechnique de Bordeaux

«Un problème récurrent» : malgré une décision de justice, des gens du voyage squattent un parking de l’école polytechnique de Bordeaux

L’installation des gens du voyage près des universités de Bordeaux est un phénomène récurrent depuis plusieurs années. DERRICK CEYRAC / AFP

Des caravanes sont installées illégalement sur deux parkings de l’Institut National polytechnique (INP), à Pessac, près de Bordeaux. Un jugement rendu le 27 février dernier exige pourtant qu’ils quittent les lieux.

Passer la publicité

Les caravanes des gens du voyage qui cohabitent avec les étudiants. C’est une situation qui se présente régulièrement sur certains campus de l’université de Bordeaux. Début février, plusieurs dizaines de véhicules se sont installées sur le parking de l’École nationale supérieure en environnement, géoressources et ingénierie du développement durable (Ensegid) et sur un autre parking à proximité, sur l’avenue des Facultés. « Ils ont forcé les barrières, les grillages, et ils se sont posés ici», regrette Marc Phalippou, directeur général de l’Institut National polytechnique (INP) de Bordeaux (l’Engesid en dépend, NDLR).

Le tribunal administratif a donc été saisi en référé le 10 février dernier par l’institution. L’INP considère que cette occupation du parking «remet en cause le bon déroulement des événements à venir au sein de l’établissement car elle porte atteinte à l’image de l’école et présente un risque pour la sécurité des biens et des personnes au cours de ces événements». Même s’il souligne qu’«il n’y a jamais eu aucun problème ou de tensions avec les étudiants ou le personnel», le directeur général de l’INP s’explique: «Le problème, ce sont les nuisances. Elles sont significatives. Déjà, l’occupation du parking, c’est embarrassant puisque certains de nos étudiants et de notre personnel ont besoin de se garer dessus. Quand on organise un événement sur le campus et que les personnes extérieures voient ça, en termes d’image, ce n’est pas possible. Ensuite, il y a les dégradations, qui ne sont pas très graves, certes... mais les barrières forcées, il faut les remettre en état, et ça a un coût. Il y a aussi le fait qu’ils prennent les fluides, ils se branchent en électricité et prennent l’eau notamment sur les bornes incendies.» 

«Pas assez de places pour eux»

Le jugement du tribunal, datant du 27 février, a finalement donné pour ordre aux gens du voyage de quitter les lieux. Les caravanes sont toujours sur place ce mercredi 12 mars. «Pour le moment, il n’y a pas eu d’intervention. Il y a toujours un délai avant que l’expulsion soit faite et que les forces de l’ordre interviennent» explique Marc Phalippou, habitué à ce que les gens du voyage viennent s’installer sur ces lieux. «Ce n’est pas la première fois que ça arrive, et c’est un problème récurrent sur les campus étudiants de Bordeaux. On a l’impression qu’ils s’installent sur un endroit, puis vont dans un autre... Et une fois qu’ils sont expulsés... Ils reviennent. Visiblement, il n’y a pas assez de places pour eux. Il faut que la Métropole s’empare du problème. Ce sont des gens qui naviguent dans l’agglomération de Bordeaux. Il ne faut pas laisser les campus universitaires se transformer en aire d’accueil sauvage», conclut le directeur général de l’INP.

Il y a un an, l’installation des gens du voyage à l’université Bordeaux-Montaigne avait suscité une polémique, certains étudiants craignant notamment pour leur sécurité.