Athlétisme aux JO de Paris 2024 : pourquoi la lanceuse de poids Raven Sanders a-t-elle porté un masque pendant le concours ?
C'est une figure masquée qui a attiré le regard des 75 000 spectateurs du Stade de France et de nombreux téléspectateurs devant leur écran, jeudi 8 août. La lanceuse de poids Raven Saunders a disputé les qualifications de l'épreuve avec un masque noir recouvrant entièrement son visage, avec des lunettes de soleil aux verres teintés et des cheveux courts teints en vert et violet, dans l'enceinte dionysienne.

Attirer les regards, c'est justement l'objectif que visait l'Américaine, médaillée d'argent aux Jeux olympiques de Tokyo, avec cet accessoire particulier, comme elle l'a expliqué à l'issue du concours. "J'avais envie d'essayer d'attirer le regard du monde, de mettre notre discipline plus en lumière. On est des lanceuses de poids, mais on a notre style aussi, on peut faire les choses de manière aussi grandioses que les sprinteurs et on mérite la lumière", a-t-elle raconté, dans des propos rapportés par l'AFP.
Un masque "Hulk" à Tokyo
Raven Saunders n'en est pas à son coup d'essai avec les masques, qu'elle a pris l'habitude de porter pendant la pandémie de Covid-19, selon le Guardian [en anglais]. Lors des Jeux de Tokyo, elle avait participé au concours avec un masque représentant le super-héros des comics Marvel "Hulk".
Dans une interview accordée à Yahoo Sports [en anglais] début août 2021, elle expliquait s'identifier au super-héros et le voir comme un alter ego, faisant notamment le lien avec les questions autour de la santé mentale : "Avant, j'avais du mal à faire la différence, à contrôler quand Hulk sortait ou pas. [...] Au cours de mon parcours, parce que j'ai été confrontée à des problèmes de santé mentale, j'ai appris à compartimenter, comme Bruce Banner a réussi à contrôler Hulk. Pour mieux le laisser sortir au bon moment."

Egalement très engagée dans la défense des droits des personnes LGBT, celle qui souhaite qu'on l'identifie par le pronom "they" (iel en français), utilisé par les personnes non-binaires, avait croisé les bras pour former un "X" sur le podium des JO de Tokyo après avoir remporté l'argent. Elle avait expliqué avoir réalisé ce geste afin de représenter "l'intersection où toutes les personnes oppressées se rencontrent".
A Paris, elle vise une nouvelle médaille olympique, après être revenue en février d'une suspension de dix-huit mois pour "manquements à l'obligation de localisation" antidopage. Grâce à un lancer à 18,62 m, elle s'est qualifiée pour la finale, qui se tiendra vendredi 9 août au soir. Peut-être avec un nouveau masque.