C'est un soulagement pour de nombreux producteurs de cognac. Pékin a conclu vendredi 4 juillet son enquête antidumping sur les eaux-de-vie de vin européennes, en introduisant des droits de douane auxquels échappent une trentaine de producteurs, dont les grandes maisons exportatrices, via un régime de prix négociés plus favorable. "L'autorité chargée de l'enquête a conclu qu'il y avait dumping sur le brandy importé de l'UE", a annoncé le ministère chinois du Commerce, évoquant un "préjudice substantiel" pour le secteur chinois. Mais il a publié parallèlement une liste de 34 entreprises avec lesquelles il s'est entendu sur de nouveaux tarifs, ce régime se substituant aux droits de douane.
Sont concernés, à titre individuel, les trois principaux exportateurs de cognac - Hennessy (groupe LVMH), Martell (Pernod Ricard) et Rémy Martin (Rémy Cointreau) - ainsi que 24 producteurs de cognac et 7 d'armagnac ayant négocié un accord collectif via le Bureau national interprofessionnel du cognac. Selon le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), les hausses de prix concédées sont "moins défavorables" que les taxes envisagées initialement par la Chine.
"Une étape positive", pour Emmanuel Macron
Ce résultat, obtenu après des mois d'efforts diplomatiques, constitue "une étape positive pour mettre un terme à ce contentieux qui menaçait nos exportations", a salué sur X Emmanuel Macron, en promettant de continuer le dialogue avec Pékin pour soutenir la filière.
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s'est félicité d'un "très large champ d'exemptions" aux droits de douane "pour de nombreux acteurs de la filière du cognac et de l'armagnac". Il a pointé cependant "plusieurs points importants non résolus", dont l'exclusion de certains acteurs de l'accord sur les prix - ils seront soumis à des taxes supérieures à 30% à compter de samedi. Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, doit rencontrer Jean-Noël Barrot, avant d'être reçu à l'Élysée par Emmanuel Macron.