Premier League : Rivaux sur le terrain, voisin dans la ville, pourquoi Chelsea et Arsenal sont totalement différents ?

Londres sera-t-il bleu ou rouge ? Chelsea reçoit Arsenal dans l’antre de Stamford Bridge ce dimanche pour le choc de la 13e journée de Premier League. Un derby à haute importance pour les deux formations. Peu importe l’issue, le résultat peut conditionner le reste de la saison. Arsenal, leader, compte six longueurs d’avance sur Chelsea. Les Gunners peuvent s’envoler vers le titre qu’ils ambitionnent depuis tant d’années. De l’autre côté, les Blues peuvent revenir et relancer totalement la course au titre. L’occasion de revenir sur ces deux clubs géographiquement voisins mais aux identités totalement différentes.

Adn et culture club

D’un côté, Chelsea est habitué au projet qui change vite. Un club confronté à la pression de l’immédiat et aux résultats imposés par l’argent. D’abord par l’ère Abramovitch, puis depuis 2022 sous celle de Bohely. Les Blues se construisent sur des cycles courts, souvent marqués par l’arrivée de joueurs performants au statut de futures stars. En face, Arsenal est un club qui s’est construit dans la longévité. Pas de recrues au prix exorbitant sur chaque mercato. Les Gunners cherchent constamment de la stabilité, un héritage d’Arsène Wenger qui continue de perdurer dans le jeu esthétique de Mikel Arteta. Le club revendique encore aujourd’hui une vision fondée sur le temps et la progression.

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Style de jeu

Le contraste se voit aussi sur le terrain. Chelsea, historiquement, c’est l’efficacité avant tout. Le club joue un football pragmatique, amené par une verticalité assumée et un style de jeu très physique. Parfois même un peu rugueux, mais qui reste extrêmement efficace, où chaque geste est pensé pour être décisif. Et grâce à cette recette Chelsea fait preuve d’une redoutable régularité. À Arsenal, la régularité, c’est plus compliqué. Le club n’a pas remporté de titre de champion d’Angleterre depuis l’exercice 2003-2004. Une pénurie qui s’explique aussi par le style de jeu prôné par les Gunners, plus philosophique, basé sur la possession, la tactique, la maîtrise collective. L’esthétique est devenue la marque de fabrique.

Politique de recrutement et stratégie

Deux clubs, deux visions différentes. Depuis le rachat par Toddy Bohely, Chelsea s’est engagé dans une frénésie de transfert. Pas moins de 39 recrues en deux ans pour un investissement total de plus d’un milliard d’euros. Le club londonien mise sur des jeunes «du moment» et sur la quantité, n’hésitant pas à mettre certaines recrues de côté dès la saison suivante. Les Blues ont changé d’entraîneur à six reprises depuis 2019 avant de nommer Enzo Maresca, alors qu’en face, Mikel Arteta occupe solidement son poste à Arsenal. Sous sa direction, les Gunners recrutent peu mais juste. Des joueurs à des postes ciblés, un développement en interne fort, une identité claire qui se ressent par la montée en puissance du club au fil des saisons. La où Chelsea reconstruit chaque année, Arsenal bâtit patiemment un projet cohérent et durable.

Les deux stades Icon Sport / Icon Sport / DeFodi Images / Icon Sport / Vince Mignott/DeFodi Images

Enracinement à Londres

Au niveau de l’identification à la ville de Londres, les deux équipes sont une nouvelle fois bien différentes. Chelsea, c’est l’Ouest londonien : des quartiers huppés et une image internationale parfois bling-bling. Stamford Bridge est situé dans un environnement très «haut de gamme». Alors qu’Arsenal, au nord de Londres, c’est une ambiance plus populaire, un héritage commun solide et un lien historique très fort entre le club et le quartier. Une identité locale qui continue de perdurer malgré le déménagement d’Highbury à l’Emirates, en 2006. Deux clubs voisins mais deux visions opposées du football.