La Havane
Au cœur du quartier bourgeois du Vedado, la guerre contre les petits patrons est déclarée. « L’État a décidé deplafonner le prix du poulet (“pollo” en espagnol, NDLR) à 680 pesos (2 euros) le kilo. Nos dirigeants disent qu’ils vont redistribuer cette viande au peuple », peste Camila(1), la patronne d’une « micro, petite et moyenne entreprise » (dont l’acronyme est « Mipyme ») du Vedado. « Ce sont des mensonges. Comment le gouvernement pourrait-il donner ce poulet aux Cubains, alors que c’est nous qui l’importons et le payons avec notre argent ? Je ne vais plus importer de poulet, c’est tout. Ou alors je le vendrai différemment », explique la commerçante. « Différemment », cela signifie au marché noir, largement répandu.
Cette volaille, la protéine fétiche des Cubains, a disparu des étals de La Havane en quelques jours. Le porc est trop cher. Le bœuf est interdit à la vente aux particuliers…