SCH signe le meilleur démarrage rap de l’année avec son nouvel album, JVLIUS III : Ad Finem

Quelle année pour SCH. Il y a trois mois à peine, le rappeur marseillais faisait la une de l’actualité suite à la mort d’un des membres de son entourage lors d’une fusillade à la Grande-Motte. Aujourd’hui, il s’affiche en véritable star du rap français

La sortie, le 6 décembre dernier, du disque JVLIVS III : Ad Finem  en guise d’épilogue pour sa série d’album démarrée en 2018 avec JVLIVS : Tome 1 - Absolu, est un véritable succès commercial. En seulement une semaine, Julien Schwarzer à la ville, s’est montré au sommet de son art en décrochant le titre du meilleur démarrage rap de 2024. Avec 48 319 albums vendus en sept jours selon la Snep, SCH dépasse ainsi son homologue et ami Jul (44 878 éq. ventes avec Inarrêtable), mais aussi Gazo (40 683 ventes avec Apocalypse). 

Le rappeur occupe également deux des quatre premières places du classement de la Snep en 2024. En mai dernier, l’artiste célèbre pour son apparition dans le titre Bande Organisée (2019), sortait JVLIVS Prequel : Giulio, un antépisode à sa série JVLIVS. Il s’était alors écoulé à 42 784 exemplaires en première semaine. Aujourd’hui, l’album se classe quatrième. Une performance à la hauteur de l’événement, car les fans du rappeur attendaient, avant 2024, la suite de l’histoire depuis trois ans. 

SCH - Prequel (Extrait de JVLIVS Prequel  :  Giulio )

Pourquoi un tel succès ? 

Dans JVLIVS, SCH raconte l’histoire d’un mafieux marseillais au quotidien sombre et violent. Un personnage imaginé par l’artiste, mis en scène à travers une narration et une imagerie digne du septième art. Troisième et dernier épisode de ce que l’on peut aujourd’hui appeler une saga, Ad Finem se détache des derniers projets du rappeur marseillais, à l’instar de Rooftop (2019) ou encore Autobahn (2022), loin d’avoir fait l’unanimité auprès des fans. 

Dans son nouvel opus, celui que l’on surnomme aussi « le S » a proposé un catalogue riche de 18 morceaux. Le tout dans un univers mélangeant tristesse, mélancolie et nostalgie, où il fait part « des déceptions, des désillusions, des erreurs de jeunesse et des réussites qui laissent parfois des marques », disait-il au micro de France Inter le 4 décembre dernier. Et d’ajouter dans une interview pour l’émission Le Code sur YouTube : « Je vis des choses qui sont dures et ça me nourrit. [...] J’ai toujours été plus inspiré par des coups durs de ma vie que par les moments cools ». En témoigne le titre d’introduction de l’album : Stigmates

« Cet album est un CHEF-D’ŒUVRE, [...] il a clairement mis toute son âme dans son projet et ça se ressent », peut-on lire sur X. Le rappeur marseillais y met en avant plusieurs instruments, notamment le piano, la batterie et la guitare électrique, bien présents dans les titres La pluie et Soldi Famiglia où il s’associe au rappeur italien Sfera Ebbasta. Certaines sonorités et thématiques font même penser à des artistes qui ont fait la gloire du XXe siècle. « SCH était possédé par Édith Piaf sur cet album », peut-on également lire sur les réseaux sociaux. Mais aussi Charles Aznavour. Car le septième morceau de l’album, Deux mille, fait écho à Hier Encore  (1964). Regret d’une jeunesse révolue, abondance du piano, « le S » semble s’être bel et bien inspiré d’Aznavour. 

Le goût de la culture

Et pour cause, SCH est un grand passionné de musique. Sur France Inter, il a confié écouter principalement « Joe Dassin, Eddie Mitchell, Daniel Balavoine et Elton John ». Le rappeur les considère comme les « précurseurs » du rap, enfin de celui qu’il pratique. Il tire également son inspiration du cinéma, grand admirateur des films des années 1960. « J’ai grandi avec Les Tontons flingueurs par exemple ou La Gloire de mon père, [...] et c’est exceptionnel », expliquait-il à l’animatrice Léa Salamé. 

Des films de « gangsters » lui ont permis de construire le personnage de JVLIVS parmi lesquels Le Parrain  (1972) de Francis Ford Coppola. « Comme pas mal de monde, je suis plus attiré par les méchants. [...] Les films de gangsters sont toujours très pertinents avec des morales quasi-systématiques où on comprend qu’être le méchant n’est jamais la bonne voie », explique SCH. 

SCH, de son vrai nom Julien Schwarzer, n’est pas JVLIVS. Ce n’est que son créateur. « J’ai quelques points de jonctions avec lui mais notre activité principale est différente », assurait le rappeur marseillais au micro de France Inter. Julien fait ses courses à Auchan, a créé sa recette de cannellonis, a eu « une bonne jeunesse » et « n’a jamais manqué de rien ». « Je suis musicien, donc je n’ai pas le temps d’être un gangster », ironise-t-il. Avant d’ajouter : « Ça relève de l’art. Ce n’est pas un plaidoyer. Comme je dis, j’ai joué à GTA toute mon enfance et ça ne m’a pas fait braquer des commerces ». Nul besoin. JVLIVS III : Ad Finem, à l’instar de ses huit autres projets sortis depuis ses débuts en 2015, est déjà certifié disque d’or (50 000 ventes).  

SCH - La pluie (extrait de JVLIVS  III  :  Ad Finem )