Une juge ordonne à l'administration de Donald Trump d'arrêter les contrôles au faciès à Los Angeles
Une juge fédérale a ordonné à l'administration de Donald Trump de prendre des mesures pour éviter les contrôles au faciès à Los Angeles, vendredi 11 juillet, lors des arrestations musclées de migrants qui se multiplient depuis un mois autour de la mégapole californienne. Elle donne ainsi raison à plusieurs migrants et deux citoyens américains, et aux associations qui les ont aidés à porter plainte début juillet. Ils estimaient avoir été victimes de contrôles au faciès et dénonçaient également des obstructions pour avoir accès à un avocat en détention.
"Ce que le gouvernement fédéral voudrait faire croire à cette cour - malgré la montagne de preuves présentées dans cette affaire - c'est que rien de tout cela ne se produit réellement", a dénoncé la magistrate, Maame Ewusi-Mensah Frimpong. Sa décision, qui s'applique à Los Angeles et dans six autres comtés de Californie, interdit à la police de l'immigration de procéder à des arrestations sans motif valable sur la base de quatre facteurs, seuls ou combinés : l'origine ethnique, le fait de parler espagnol ou anglais avec un accent étranger, le métier d'un individu ou le fait qu'il se trouve dans un lieu particulier - comme un arrêt de bus, un lavage auto, une ferme ou un magasin de bricolage. Le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, a salué une décision qui "met un terme temporaire aux violations des droits des personnes et au profilage racial par les fonctionnaires fédéraux de l'immigration", dénonçant "un programme de chaos, de cruauté et de peur".
Un ouvrier mort lors d'une opération antimigrants
L'administration n'a pas encore annoncé ses intentions, mais un appel de cette décision semble hautement probable. Quelques heures avant cette décision, le responsable de la politique d'expulsions massives ordonnée par Donald Trump, Tom Homan, a défendu l'usage de l'apparence physique comme critère pouvant motiver une arrestation. Les agents fédéraux "n'ont pas besoin d'un motif valable pour aborder quelqu'un, le placer brièvement en détention et l'interroger. Ils ont juste besoin d'un faisceau de circonstances", a-t-il fait valoir sur Fox News.
Le climat continue d'être tendu autour de Los Angeles. Vendredi, un ouvrier agricole est mort des suites de ses blessures, après des affrontements lors d'une opération antimigrants la veille, dans une ferme légale de cannabis du comté voisin de Ventura.