EuroBasket 2025 : une équipe de France favorite malgré l'absence de plusieurs de ses stars, restées en WNBA
Un bon vivier de talents. L'équipe de France féminine de basketball s'apprête à entamer l'Eurobasket 2025, qui aura lieu du 18 au 29 juin. Même si certaines cadres ne sont pas au rendez-vous, les Tricolores peuvent s'appuyer sur de nombreux talents. La compétition est organisée dans quatre pays (Italie, Grèce, Tchéquie, Allemagne), mais les Bleues auront la chance de ne se rendre qu'en Grèce, qui accueillera la phase de poules du groupe des Tricolores, ainsi que la phase finale.
Jean-Aimé Toupane, sélectionneur de l'équipe de France, devra se passer de ses deux meilleures marqueuses lors des Jeux Olympiques 2024. Gabby Williams et Marine Johannes ont décidé de faire l'impasse sur cette compétition afin de prioriser leur saison en WNBA, tout comme Dominique Malonga, draftée en deuxième position dans le championnat américain, et Carla Leite. Marine Fauthoux, qui était la troisième joueuse la plus capée du groupe, s'est quant à elle blessée lors du deuxième match de préparation, et manquera également la compétition. Des absences majeures qui ne semblent pourtant pas inquiéter le staff de l'équipe de France, en quête d'un nouveau titre, le premier depuis 2009.
Une attaque plus collective, centrée sur les intérieures
Sans ses stars, le staff de l'équipe de France devrait opter pour un jeu plus collectif. "En France, on a un beau vivier de joueuses, qui sont capables de mettre des points. Je pense qu'on n'aura pas une joueuse qui pourra faire tout ce que fait Gabby [Williams], mais à plusieurs, elles pourront combler son absence", affirme auprès de franceinfo: sport Edwige Lawson-Wade, ancienne joueuse des Bleues.
La France devrait également jouer offensivement vers ses intérieures qui "sont de top niveau européen, précise celle qui a fait partie des Braqueuses, médaillées d'argent aux Jeux de Londres en 2012. On va être une équipe avec plus de physique et de force à l'intérieur, avec des joueuses qui ont de très bonnes mains comme Marième Badiane et Iliana Rupert". La tendance s'est vérifiée lors des matchs de préparation puisque Iliana Rupert, ailière forte de Mersin (Turquie), a fortement été sollicitée, avec une moyenne de 16 points sur les trois rencontres.
"La France est favorite, et même s'il lui manque des bonnes joueuses. La défense sera vraiment la clé."
Edwige Lawson-Wade, ancienne joueuse des Bleues et championne d'Europe en 2001à franceinfo: sport
Depuis quelques années, la défense solide est l'ADN des Tricolores. "Cela a été instauré par le sélectionneur. Tant qu'il sera en poste, c'est ce qui sera appliqué sur le terrain", assure l'ancienne Tricolore Sandrine Gruda auprès de franceinfo: sport. "Il ne nous lâchera jamais sur cet aspect", a confirmé Romane Bernies après la défaite des Françaises lors du match de préparation face à la Belgique (60-63).
Le statut de favorite à gérer
Après leur médaille d'argent aux JO 2024, les Françaises endosseront le statut de favorites, avec la Belgique, championne d'Europe en titre. "On a une cible dans le dos. Rien ne va être facile, il va falloir qu'on défende notre statut", avait déclaré Marième Badiane devant la presse. La pancarte ne semble pas non plus faire trembler Jean-Aimé Toupane dont l'objectif est clair : "On veut la plus belle médaille, c'est tout".
Les Bleues sont donc attendues, d'autant qu'elles ont hérité d'un tirage relativement clément en phase de poules. Dans le groupe B, les joueuses de Jean-Aimé Toupane vont effectivement affronter la Turquie, qu'elles ont déjà battue en match de préparation, la Grèce, pays hôte, et l'invitée surprise, la Suisse qui s'est qualifiée à l'Euro pour la première fois depuis 1956. "Il faut se méfier de toutes les équipes, mais à mon avis, le pire ennemi de la France sera la France, développe Edwige Lawson-Wade. Je pense que le plus important pour elles, c'est de jouer match après match, et de former une équipe soudée, solidaire, du début à la fin, de gérer en équipe les potentiels faux pas."
Un manque de vécu en sélection pour une grande partie de l'effectif
L'équipe de France devra donc éviter les erreurs de jeunesse, avec un groupe assez différent de celui des JO de Paris. Seules six joueuses présentes dans l'effectif actuel ont été médaillées l'été dernier. "On va peut-être manquer d'expérience, mais je crois au talent du vivier français", avait déclaré le sélectionneur français, mardi 10 juin, lors d'un point presse à l'Insep. Un point de vue partagé par Edwige Lawson-Wade : "Il y a des joueuses qui ont de l'expérience en Euroleague et il reste quelques joueuses avec de l'expérience en bleu. Donc finalement, ce n'est pas une équipe qui sera totalement inexpérimentée, et elles pourront compter sur leur socle, avec comme capitaine Valériane Ayayi."
Autre épine dans le pied du sélectionneur : trois habituées de l'équipe de France, engagées en WNBA, Leïla Lacan, Marième Badiane et Janelle Salaün, ont rejoint la préparation tardivement. Dernière arrivée, Janelle Salaün, ailière des Golden State Valkyries, a retrouvé ses coéquipières le 12 juin, soit moins d'une semaine avant le début de la compétition. "Elle va devoir récupérer et ensuite, il faudra se mettre dans ce nouveau projet. À une semaine d'intervalle, elle passe d'un projet américain à un projet français. Elle devra avoir un changement psychologique pour pouvoir être totalement présente et efficace pour cette équipe de France", explique Sandrine Gruda, qui est convaincue que "la France est au-dessus" des autres nations, et pourrait bien être sacrée.
Calendrier des Bleues
Turquie-France : mercredi 18 juin, 16h30
France-Grèce : jeudi 19 juin, 19h30
France-Suisse : samedi 21 juin, 16h30