Le marché de l’emploi français montre des signes de fragilité en ce début d’année. D’après les données publiées par la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), le nombre de personnes inscrites à France Travail – en activité ou non (catégories A, B, C) – a progressé de 4,5% au cours du premier trimestre 2025, pour atteindre 5,738 millions d’inscrits. Un résultat «fortement affecté» par la réforme du RSA et l’évolution des règles d’actualisation depuis janvier, selon le ministère du Travail. Hors inscription des bénéficiaires du Revenu de solidarité active et de l’évolution des règles d’actualisation, la hausse est ainsi limitée à 1,3%.
Si l’on se concentre sur la catégorie A, qui regroupe les demandeurs d’emploi sans aucune activité et en recherche active, leur nombre atteint désormais 3,408 millions, en hausse de 8,7% sur trois mois, soit 273.100 inscrits supplémentaires. Cette hausse s’explique en grande partie par l’évolution des règles d’actualisation des demandeurs d’emploi. Depuis janvier 2025, les nouveaux inscrits à France Travail restent en catégorie A jusqu’à signature de leur «contrat d’engagement», ce qui vient gonfler la catégorie.
La baisse du chômage : succès phare du premier quinquennat d’Emmanuel Macron
C’était la grande réussite de son premier mandat. Entre 2017 et 2022, Emmanuel Macron avait réussi à faire reculer le taux de chômage – au sens du BIT (Bureau international du travail) – de 9,5% à 7,5%, son plus bas niveau depuis 2008. Aujourd’hui, avec un taux de 7,4 %, la France reste encore loin du plein-emploi visé d’ici 2027, un objectif fixé à environ 5% par les économistes, seuil à partir duquel toute personne souhaitant travailler peut trouver un emploi sans difficulté majeure.
Dans sa note de conjoncture publiée en mars dernier, l’Insee anticipe un léger rebond du chômage, avec un taux qui pourrait atteindre 7,6% à la mi-2025. En cause : des créations d’emplois insuffisantes face à la hausse de la population active.
Vers un rebond du chômage cette année ?
Après une baisse continue amorcée en 2015, le taux de chômage avait atteint un plancher de 7,1% début 2023. Mais depuis, la tendance s’est inversée, avec une remontée progressive. Reste à savoir s’il s’agit d’un simple ralentissement ou d’un véritable retournement de cycle.