«La population est de plus en plus agressive» : un maire et ses adjoints menacés de mort par les locataires d’un logement social
Ce dossier aurait pu se conclure par la restitution d’un logement social insalubre par ses locataires et un devis de remise en l’état à charge de la mairie estimé à 11.800 euros. Mais la famille qui habitait ce T5 à Saint-Martin-du-Boiset (Gironde), et l’a rendu le 27 novembre, a décidé de contacter Joël Caurraze, le premier adjoint, pour récupérer sa caution de 600 euros. «Je lui ai répondu qu’elle ne la récupérerait pas au regard du devis des travaux», témoigne l’élu auprès du Figaro, confirmant une information révélée par Sud Ouest .
«Ils ont habité plusieurs appartements de la commune, qu’ils ont toujours rendus dégradés. Dans celui-ci, les murs avaient noirci.» Mais la mère de famille de ce foyer a refusé de l’entendre de cette oreille. «Elle nous a traités de tous les noms existants, jusqu’à ce que je raccroche. Puis, elle m’a rappelé. Au troisième appel, son fils d’une vingtaine d’années nous disait qu’il allait incendier la mairie, qu’il nous tuerait et que nous irions tous “retrouver nos morts”, maire et adjoints inclus», confie-t-il encore.
Agressivité
Sous le choc face à ces menaces, les deux adjoints et le maire de ce village de 900 âmes, Jean-Philippe Vironneau, ont décidé de porter plainte. Ce dernier a déjà été entendu par la police dans le cadre de cette affaire et un de ses adjoints le sera ce vendredi. La famille qui les a menacés de mort est en effet connue pour ses incivilités, des troubles du voisinage et 6000 euros d’arriérés de loyer - finalement récupérés de justesse avant son départ du bien qu’elle occupait pour 700 euros par mois. «Nous voudrions qu’ils soient bannis de la commune par la justice et qu’ils aient au moins un rappel à la loi. Samedi dernier, je suis rentré chez moi vers 3 heures du matin avec mon épouse. J’étais très inquiet et je regardais partout autour avec crainte», souligne Joël Caurraze, une pointe de colère dans la voix.
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À 68 et 71 ans, le maire et son premier adjoint ont le sentiment d’être à la merci de leurs administrés. «Ce qui me choque le plus, c’est le changement d’attitude de la population. Elle est de plus en plus agressive et violente. On se sent considéré comme si on était à leur service et maintenant je me demande pourquoi on est là», déplore l’édile. Sorti de sa retraite pour s’engager en politique avec l’ambition «d’améliorer la vie de sa petite commune», le premier magistrat de la ville fustige cette agressivité qui «change la donne pour la suite». À moins qu’elle ne s’estompe, il n’est pas certain de se représenter aux élections municipales en 2026.