RSA : Les départements dirigés par la droite et le centre refusent d’appliquer la hausse de 1,7 % de l’allocation

De nouvelles violences institutionnelles à l’encontre des plus vulnérables. Depuis le 1er janvier 2025, les allocataires du RSA doivent s’acquitter d’au moins quinze heures d’activité par semaine, et ils verront leur allocation suspendue de 30 à 100 % s’ils ne s’exécutent pas. Sont concernés 1,83 million de foyers au dernier trimestre 2024, soit 3,6 millions de personnes bénéficiaires du RSA, selon la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF).

La situation s’aggrave d’autant plus pour les allocataires du RSA que 72 des 104 départements et collectivités à compétence départementale du centre et de la droite se sont arrogé le droit de refuser l’augmentation de 1,7 % du Revenu de solidarité active (RSA) prévue au 1er avril et déjà largement insuffisante.

Cette annonce inique a été dévoilée dans un communiqué publié mercredi 26 mars à l’issue d’un séminaire de travail. « Les départements du groupe ” droite, centre et indépendants ” s’engagent à ne pas payer l’augmentation du RSA à la Caisse d’allocations familiales (CAF) prévue au 1er avril », assure le communiqué. Les départements du groupe DCI avaient déjà menacé, mi-novembre 2024, de suspendre le versement du RSA au 1er janvier si le gouvernement ne revenait pas sur les coupes budgétaires prévues en 2025. Si la bataille contre l’austérité (que la droite soutient au plan national) est légitime, les allocataires en sont ici les otages et en feront les frais.

Un nouveau dispositif généralisé de « solidarité à la source »

Dans le communiqué, les départements et collectivités annoncent également refuser de payer « toute dépense nouvelle ou supplémentaire décidée unilatéralement par le gouvernement et non compensée intégralement », estimant que le modèle social français « a un prix » et que « chacun doit bien comprendre que son coût ne peut pas être assumé par les seuls départements ». Ces annonces interviennent à quelques jours d’un comité des financeurs qui doit réunir les acteurs des solidarités autour de Catherine Vautrin, ministre du Travail et des solidarités.

Mi-février 2025, Catherine Vautrin avait tenté de donner le change sur la question RSA, avec le nouveau dispositif dit de « solidarité à la source », calqué sur le modèle de la déclaration pré remplie des impôts, serait généralisé à partir du mois de mars à l’ensemble du territoire. Les personnes n’auraient désormais qu’à appuyer sur un bouton pour valider ce document numérique accessible sur le site de la CAF (Caisse d’allocations familiales). L’objectif mis en avant est de lutter contre le non-recours, sachant que près de 30 % des personnes éligibles au RSA ne le réclameraient pas selon les chiffres de la Drees.

Une mesure peu convaincante, pour Guillaume Bourdic, de la CGT France Travail, qui dénonce dans nos colonnes une « opération de communication ». Et de poursuivre : « Je ne vois pas en quoi ce dispositif créera les conditions pour que les personnes qui pourraient y prétendre (à ces aides N.D.L.R.) fassent la démarche de les réclamer. »

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