Quand le musée de l'Armée célèbre l'art du duel

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« Duel de Charles Lameth et du marquis de Castries, le 12 novembre 1790 », de Jean-Baptiste Lesueur. Sur le carton de droite, en contrepoint, une gouache exposant la « manière de s'expliquer entre deux citoyens d'opinions différentes ». Lesueur, Jean-Baptiste [d.1826] / Musée Carnavalet

Le musée de l'Armée présente jusqu'au 18 août une exposition dédiée aux duels. Entre la sortie encore récente d'Une affaire d'honneur, un film quasi documentaire, et l'imminence des joutes olympiques, l'éclairage au néon de ce rituel parfaitement anachronique tombe sous le sens.

Le public accourra, c'est certain, sans doute plus viril que féminin, quoique… Nous partageons tous en mémoire les sanglants défis que se sont lancés à l'écran Barry Lyndon et ceux qu'il expédie dans l'Hadès presque malgré lui, ou Rob Roy et son persécuteur (ici, un Tim Roth gonflé jusqu'à l'extase d'une morgue bondissante) ; et nous n'en finirons jamais de méditer la lucidité lasse qui porte Valmont-Malkovich à s'enferrer sur la lame du bien pâle chevalier Danceny. Mais qu'est-ce qui nous séduit tant dans ce gâchis ? Car le duel n'est rien d'autre. On n'en dresserait le martyrologe qu'avec peine.

Les Russes Pouchkine et Lermontov, deux poètes qui avaient chacun plongé l'un de leurs personnages dans les circonstances mêmes de leur propre mort, le premier dans Eugène Onéguine, le second dans Un héros de notre temps, ou bien, en France, le célèbre journaliste Armand Carrel et, surtout, le génial mathématicien Évariste Galois, tué à 20 ans, « victime d'une infâme coquette », autant…

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