Hiroshima : les derniers témoins de l'apocalypse
Le 6 août 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale touche à sa fin, les Américains lâchent sur Hiroshima, au Japon, la première bombe atomique de l’Histoire. "Little Boy", de son surnom, provoque la mort d’environ 150 000 personnes et fait des milliers de blessés. Dans l’archipel, ces survivants sont appelés les "hibakusha".
Après l’explosion apocalyptique, les "hibakusha" sont vus comme les parias de la société japonaise : des mariages, des emplois leur sont refusés par crainte d'être contaminés.
Jeunes enfants ou adolescents à l’époque, ils sont aujourd’hui âgés de plus de 80 ans. Ce sont les derniers témoins de toute une génération à pouvoir transmettre leur histoire : le fracas de la bombe, la désolation dans la ville d’Hiroshima, l’isolement des survivants.
Alors, pour que jamais personne n’oublie cette dramatique page de l’Histoire du Japon et du monde, ces survivants, aux cheveux blanchis par le temps, continuent de se battre, aux côtés de leurs descendants.
Le 11 octobre dernier, ils ont remporté une victoire de taille : l’une des plus grandes associations de hibakusha, Nihon Hidankyo, qui regroupe des survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, a remporté le prix Nobel de la paix pour son combat inlassable contre les armes nucléaires.