Depuis les grandes fenêtres de son bureau, à Fouka, à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Alger, Amine Ouzlifi voit la mer. Quand il imagine ce qu'il se passe de l'autre côté, en France, le porte-parole de l'entreprise Cebon sourit. «Dire que ça avait commencé dans l'euphorie…»

Au début de l'été, des influenceurs se sont emparés d'une des pâtes à tartiner fabriquée par l'entreprise algérienne et, sur les réseaux sociaux, à grands coups de langue et de langoureuses exclamations, ont assuré au produit une publicité telle que la situation est devenue complètement incontrôlable.

En quelques semaines, la pâte El Mordjene «à la crème de noisettes grillées» – les Algériens disent «au goût de Kinder  Bueno» – est devenue introuvable en France. «Le buzz a coïncidé avec les vacances de la diaspora, explique Amine au Figaro. Les immigrés algériens venus en vacances ici sont repartis avec des pots dans leurs valises et ont continué à en parler autour d'eux à leur retour en France.»