Après le cambriolage rocambolesque survenu au musée du Louvre dimanche matin, la classe politique réagit jusqu’au chef de l’État. Le RN pointe le «délitement de l’État», la gauche met en cause la ministre de la Culture.
Passer la publicité Passer la publicitéAprès le cambriolage au Louvre survenu dimanche matin vers 9h30, la classe politique a multiplié les réactions, en déplorant notamment la faible sécurisation du plus grand musée du monde. Quatre individus, toujours en fuite, se sont introduits dans la galerie d’Apollon avec l’aide d’un monte-charge. Les malfaiteurs ont dérobé huit bijoux «d’une valeur historique inestimable».
«Une insupportable humiliation»
Au sein du monde politique, le Rassemblement national (RN) a été le premier à réagir. Le vice-président du parti, Jordan Bardella, a dénoncé «une insupportable humiliation pour notre pays», avant d’interroger : «Jusqu’où ira le délitement de l’État ?». «Ce vol au Louvre est une nouvelle épreuve pour notre pays», a déclaré quant à elle Marine Le Pen sur X, avant d’ajouter : «Le moment n’est pas à la polémique». La chef des députés RN regrette que les «musées et bâtiments historiques» ne soient pas «sécurisés à hauteur des menaces qui pèsent sur eux».
Passer la publicitéCe vol spectaculaire a, de fait, révélé les failles sécuritaires qui pèsent sur le patrimoine français. Dans un pré-rapport de la Cour des comptes, dont la date de publication était prévue dans les prochaines semaines, l’institution fait apparaître «un retard considérable dans la mise aux normes des installations techniques». On y apprend par exemple que dans le secteur Richelieu, près de trois quarts des salles ne sont pas équipés de caméras de vidéosurveillance.
Le Président de la République, Emmanuel Macron, a réagi à son tour dimanche soir, peu après 20h. «Le vol commis au Louvre est une atteinte à un patrimoine que nous chérissons car il est notre Histoire», a écrit le chef d’État sur X. Et d’assurer, optimiste: «Nous retrouverons les œuvres et les auteurs seront traduits en justice».
David Lisnard, maire de Cannes et patron de l’Association des maires de France, a répondu au tweet du Président par une série de questions accusatoires : «Y avait-il réellement 5 agents dans la galerie d’Apollon et pourquoi ne sont-ils pas intervenus pendant les 7 mn qu’a duré le vol» ou encore «pourquoi n’y a-t-il pas de caméras de vidéo surveillance à l’extérieur qui repère l’arrivée du monte-charge ? Dans le cas contraire, personne ne regardait ?». Invité de France Inter lundi matin, le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a pour sa part, affirmé : «Ce qui est sûr, c’est que nous avons failli». Le chef du groupe Les Républicains à l’Assemblée, Laurent Wauquiez, a également réagi: «La France a été volée. Nous devons protéger ce que nous avons de plus précieux: notre histoire».
De son côté, la gauche met en cause la responsabilité de la ministre de la Culture, Rachida Dati. Des critiques non dénuées d’arrière-pensées, à quelques mois des municipales. «Ce braquage aurait-il pu être évité si la ministre de la Culture, Madame Dati, s’était plus souciée de son ministère que de la campagne municipale ?», a riposté le sénateur communiste Ian Brossat, lui aussi candidat à la Mairie de Paris. Dans ses posts sur X, il rappelle que les salariés du musée du Louvre étaient en grève le 16 juin dernier pour protester contre le manque de personnel censé assurer la sécurité. «Ce braquage arrive quelques mois après que les salariés du musée ont alerté sur les failles de sécurité. Pourquoi ont-ils été méprisés par la direction du musée et par le Ministère ?», s’est étonné sur X David Belliard, candidat écologiste à la mairie de Paris et rival de Rachida Dati.
En janvier dernier, après l’alerte donnée par la directrice du musée, Laurence des Cars, le Président annonçait un plan «Louvre - Nouvelle Renaissance». Ce programme qui contient notamment un «plan de rénovation du patrimoine et des infrastructures», n’a jamais été autant d’actualité.