Le démantèlement de l'agence américaine de développement décidé par Donald Trump est "probablement" inconstitutionnel, selon un tribunal fédéral

Retour à la réalité à venir pour Donald Trump ? Les décisions de son administration sur la suppression de l'agence américaine de développement USAID "ont probablement violé la Constitution des Etats-Unis de multiples manières", a tranché le juge Theodore Chuang, de la cour fédérale de district du Maryland, mardi 18 mars. Elle a notamment empiété sur les prérogatives du Congrès, seul fondé à décider quand et comment fermer l'agence. Ces actions "ont privé les élus du peuple au Congrès de leur autorité constitutionnelle de décider si, quand et comment une agence créée par le Congrès doit être fermée", selon le texte de la décision.

La juge, saisie par 26 anciens ou actuels employés de l'USAID qui contestaient l'autorité d'Elon Musk sur cette agence fédérale, a en conséquence ordonné à la commission à l'efficacité gouvernementale (Doge) de rétablir l'accès aux courriers électroniques, paiements et système électronique de tout le personnel de l'USAID. Sur le réseau X, les partisans de Donald Trump, Elon Musk au premier chef, mettent en cause l'impartialité du juge, l'accusant d'être de gauche ou d'avoir reçu de l'argent d'organisations humanitaires.

USAID gérait un budget annuel de 42,8 milliards de dollars

Le président républicain Donald Trump a signé, dès son arrivée au pouvoir, le 20 janvier, un décret ordonnant un gel de l'aide étrangère américaine pour 90 jours. Le gel de cette aide a suscité choc et émoi au sein de l'agence indépendante, créée par une loi du Congrès américain en 1961. USAID gérait un budget annuel de 42,8 milliards de dollars, représentant à lui seul 42% de l'aide humanitaire déboursée dans le monde.

Donald Trump avait promis pendant sa campagne de réduire le poids de l'Etat fédéral et de tailler dans les dépenses, et a chargé son allié multimilliardaire Elon Musk de mettre en œuvre cette promesse. Le patron de Tesla, SpaceX et X a lancé une vaste offensive destinée à réduire drastiquement les dépenses publiques, avec des méthodes décriées notamment par l'opposition démocrate et les syndicats, qui les jugent brutales et arbitraires.