Guerre à Gaza : où en sont les négociations pour un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, après l'annonce de Donald Trump ?
Un cessez-le-feu dans la bande de Gaza est-il à portée de main ? C'est en tout cas ce qu'a annoncé Donald Trump, mardi 1er juillet, après plus de vingt mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas. Le président américain a affirmé sur sa plateforme Truth Social que l'Etat hébreu avait accepté de finaliser les termes d'un cessez-le-feu de "60 jours", "au cours duquel nous travaillerons avec toutes les parties pour mettre fin à la guerre". Les détails de l'accord n'ont toutefois pas encore été révélés. Mercredi après-midi, un communiqué du Hamas a confirmé que l'organisation discutait de "propositions" de cessez-le-feu reçues des médiateurs.
Où en sont les négociations ? Un effort diplomatique, mené notamment par les Etats-Unis, l'Egypte et le Qatar, est en cours depuis l'arrêt de la précédente trêve, en mars. "Les Qataris et les Egyptiens, qui ont travaillé très dur pour aider à ramener la paix, présenteront cette dernière proposition", a précisé Donald Trump dans son message. Mardi, le ministre des Affaires stratégiques israélien, Ron Dermer, avait rencontré à Washington l'envoyé spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, le secrétaire d'Etat, Marco Rubio, et le vice-président, J.D. Vance, sans que les détails de la rencontre soient révélés à la presse.
En Israël, "une large majorité" gouvernementale en faveur d'un accord
Le gouvernement israélien n'a pas encore confirmé officiellement le cessez-le-feu, le cabinet de Benyamin Nétanyahou devant encore débattre et valider les termes de l'accord. Donald Trump avait affirmé mardi que le chef du gouvernement israélien, qui n'a pas encore réagi officiellement, "voulait" un "accord", rapporte la BBC. Entre les deux dirigeants, le dialogue sur le sujet pourrait se poursuivre, le président américain devant recevoir le Premier ministre israélien à Washington la semaine prochaine.
Dans la matinée de mercredi, le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a de son côté appelé à ne pas "manquer" une occasion de libérer les otages à Gaza "si l'occasion se présente", estimant qu'il y avait "une large majorité" gouvernementale en faveur d'un accord, rapporte le quotidien Haaretz. Cependant, deux ministres d'extrême droite, celui des Finances, Bezalel Smotrich, et celui de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, tentent dans le même temps de faire dérailler l'accord, rapporte The Times of Israel.
Le Hamas "prêt à accepter n'importe quelle initiative"
Le Hamas a de son côté assuré qu'il était ouvert à une trêve, sans pour autant dire "oui" à la proposition du président américain. L'organisation est "prête à accepter n'importe quelle initiative qui mène à l'arrêt complet de la guerre", a expliqué mercredi Taher al-Nunu, un représentant du mouvement islamiste, à l'Associated Press, sans donner plus de précisions. L'agence de presse américaine précise qu'une délégation du Hamas est attendue au Caire dans la journée, pour rencontrer les émissaires qataris et égyptiens.
Au début de l'année, les Israéliens et le Hamas s'étaient accordés sur une trêve, entrée en vigueur le 19 janvier. Après plusieurs échanges de prisonniers et d'otages, le cessez-le-feu avait brutalement pris fin le 18 mars, après la reprise de la guerre par l'Etat hébreu. Les efforts diplomatiques pour parvenir à une nouvelle trêve se sont révélés sans succès depuis. Fin mai, le Hamas a ainsi rejeté une proposition américaine de cessez-le-feu, validée par Israël, qui prévoyait un arrêt des hostilités pendant 60 jours. Le texte "ne répond pas aux demandes de notre peuple", avait alors expliqué un responsable de l'organisation palestinienne.
Les frappes israéliennes se poursuivent
En attendant que les négociations aboutissent, les frappes israéliennes sur Gaza se sont encore intensifiées depuis le début de la semaine. Alors que la situation humanitaire est catastrophique dans l'enclave palestinienne, l'armée israélienne a déclaré avoir étendu ses opérations. Interrogée par l'AFP, elle a dit agir "pour démanteler les capacités militaires du Hamas en réponse aux attaques sauvages" du mouvement palestinien.
Depuis l'attaque sur Israël lancée le 7 octobre 2023 par le Hamas, plus de 57 012 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués par la riposte israélienne, selon les données du ministère de la Santé gazaoui. Plus de 500 000 personnes ont par ailleurs été déplacées depuis la fin du cessez-le-feu, selon l'ONU. Le conflit a entraîné la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, en Israël, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Quarante-neuf otages sont toujours retenus à Gaza, dont 27 ont été déclarés morts par l'armée israélienne.