"Cela ressemble plus à des rustines pour essayer de boucher les trous d'un système qui est structurellement défaillant", a réagi, mercredi 3 septembre, sur franceinfo Stéphane Galais, porte-parole et secrétaire national de la Confédération paysanne, alors que la Commission européenne a validé l'accord de libre-échange avec des pays latino-américains du Mercosur, en promettant des garanties "robustes" aux agriculteurs.
Bruxelles promet de compléter l'accord par un "acte juridique" renforçant les mesures de sauvegarde pour "les produits européens sensibles". Mais pour Stéphane Galais, "la Commission européenne avoue que structurellement, les accords de libre-échange sont à même de déséquilibrer, désavantager et perturber les marchés et surtout être problématique pour les paysans, ici et ailleurs".
Selon le syndicaliste, l'exécutif européen "fait croire qu'avec ces garde fous, on va rassurer les paysans et paysannes alors qu'on sait que structurellement, ces accords vont faire disparaître des paysans, des paysannes". "On nous met en concurrence les uns avec les autres, avec des moyens qui ne sont pas équitables", estime le porte-parole de la Confédération paysanne. Il dénonce "un passage en force" que le syndicat veut faire entendre jeudi en manifestant à Bruxelles.
Mercredi, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a estimé que la Commission européenne avait "entendu les réserves" de la France en acceptant les clauses de sauvegarde. Mais Stéphane Galais avoue que le syndicat n'était "pas réellement naïf sur la posture française". "C'est un libéral, le président Macron, donc plutôt partisan du commerce international, de la marchandisation du monde", juge le secrétaire national de la Confédération paysanne. "Nous on n'avait pas de grande naïveté par rapport à ça." Mais Stéphane Galais "espère toujours que la France tienne ses promesses", parce que le président français "s'était prononcé contre cet accord". "Moi je pense qu'il y a un vrai courage politique à assumer ça, à aller jusqu'au bout."