Guerre en Ukraine : Poutine doit «payer le prix de son refus de la paix» menace Starmer, des pourparlers prévus à Istanbul
À quoi s’attendre lors de ces discussions ?
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré ce jeudi soir ne pas nourrir «de grandes attentes» concernant la réunion, la représentation russe n’étant «pas au niveau que nous espérions».
Le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, a déclaré mercredi s’attendre à des pourparlers centrés sur des questions «politiques» et «techniques».
Volodymyr Zelensky a quant à lui qualifié jeudi de «pure façade» la délégation russe avant d’être traité en retour de «clown» par la diplomatie russe. Le président ukrainien a précisé que ses négociateurs auraient «un mandat pour un cessez-le-feu» et le chef de la délégation russe a précisé avoir «toutes les prérogatives» pour prendre des décisions. Il a aussi insisté sur le fait que son pays considérait que les nouveaux pourparlers devaient s’inscrire dans «la suite» de premières négociations bilatérales entre Russes et Ukrainiens au Bélarus puis en Turquie en 2022, qui avaient échoué.
Quelle est la position des parties qui participent aux pourparlers ce vendredi ?
Kiev, ses alliés européens et Washington désirent un cessez-le-feu total et inconditionnel de 30 jours avant de possibles négociations.
Samedi, Vladimir Poutine n’a «pas exclu» qu’une trêve soit évoquée dans ces discussions mais a souligné que celles-ci devraient porter sur «les causes profondes du conflit». Le négociateur russe Vladimir Medinski a assuré jeudi être prêt à de «possibles compromis», sans les détailler.
Avant cela, la Russie s’était montrée réticente à accepter un cessez-le-feu prolongé, estimant qu’il permettrait à Kiev de se renforcer en recevant des armes occidentales, alors que l’armée russe a l’avantage sur le front. Le Kremlin maintient depuis le début de l’invasion des revendications maximalistes : que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan, abandonne quatre de ses régions partiellement contrôlées par la Russie, en plus de la Crimée annexée en 2014, et que cessent les livraisons d’armes occidentales.
Des exigences inacceptables pour l’Ukraine, qui demande depuis des mois des «garanties de sécurité» solides, via une adhésion à l’Otan ou le déploiement d’un contingent militaire européen, pour dissuader les Russes de l’envahir à nouveau.
Le choix significatif de Vladimir Medinski, idéologue du Kremlin, pour mener la délégation russe à Istanbul
Refusant de se rendre aux pourparlers de paix russo-ukrainiens organisés à Istanbul, Vladimir Poutine se fait représenter par un quatuor d’émissaires. Une équipe de négociateurs, qualifiée de «pure façade» par Volodymyr Zelensky, qui espérait la présence de son rival à la table des négociations. Face à ce qu’il a jugé comme un affront, le président ukrainien a décidé de snober lui aussi ce rendez-vous. La délégation russe, composée d’un vice-ministre des affaires étrangères, d’un vice-ministre de la Défense et du chef du service de renseignement militaire russe, est menée par un fidèle parmi les fidèles du Kremlin, Vladimir Medinski. Il avait déjà dirigé les premières tentatives de négociations à Istanbul entre la Russie et l’Ukraine en mars 2022, après un mois de guerre.
Poutine doit «payer le prix de son refus de la paix», menace Starmer
Le premier ministre britannique Keir Starmer a affirmé que le président russe Vladimir Poutine devait «payer le prix de son refus de la paix» avec l’Ukraine, avant un sommet de la Communauté politique européenne (CPE) ce vendredi en Albanie.
«Les tactiques de Poutine consistant à tergiverser et à retarder les choses, tout en continuant à tuer et à provoquer des effusions de sang à travers l’Ukraine, sont intolérables», a déclaré Keir Starmer dans un communiqué en amont de ce sommet, qui réunit à Tirana les membres de l’Union européenne et 20 autres pays du continent. Il se tient également au moment où des pourparlers doivent avoir lieu à Istanbul en Turquie entre des représentants russes et ukrainiens.
À Tirana, où Volodymyr Zelensky sera présent selon Paris, les alliés de Kiev discuteront de la manière d’«accroître la pression sur le Kremlin (...) après que le président russe a esquivé les pourparlers de paix organisés par les États-Unis», selon Downing Street. «Un cessez-le-feu total et inconditionnel doit être conclu et si la Russie ne veut pas venir à la table des négociations, alors Poutine devra en payer le prix», a insisté Keir Starmer.
Londres évoque notamment une «vaste campagne de sanctions», visant le secteur énergétique russe «dans les semaines à venir» si Moscou n’accepte pas un cessez-le-feu. Une menace également brandie par la France. Ces derniers jours, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont étendu leurs sanctions contre les pétroliers de la «flotte fantôme» utilisée par la Russie pour exporter ses hydrocarbures en contournant les sanctions déjà existantes.
Russes et Ukrainiens à Istanbul pour de possibles pourparlers sous médiation turque
Moscou et Kiev doivent tenir ce vendredi à Istanbul de premières négociations directes sur la guerre en Ukraine depuis le printemps 2022, mais en l’absence de Vladimir Poutine, les espoirs de progrès sont jugés minces. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré jeudi soir ne pas nourrir «de grandes attentes» concernant la réunion, reconnaissant que la représentation russe n’est «pas au niveau que nous espérions».
Donald Trump, qui s’était dit prêt à se rendre à Istanbul si le dirigeant russe en faisait autant, a lui estimé que «rien ne se passera (...) tant que [Vladimir Poutine] et moi ne serons pas ensemble». Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui avait lui aussi dit vouloir rencontrer Vladimir Poutine à Istanbul, a accusé Moscou de ne pas prendre «au sérieux» ces pourparlers.
La délégation russe est emmenée par un conseiller de second plan de Vladimir Poutine, Vladimir Medinski, ex-ministre de la Culture, et comprend également les vice-ministres des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi que des représentants de l’armée. Vladimir Poutine avait proposé des négociations directes entre les deux pays. Mais, mis au défi par Volodymyr Zelensky de se rendre en personne à Istanbul pour négocier avec lui, le président russe n’a pas fait le déplacement.
Dans ce contexte, Volodymyr Zelensky, qui est en Turquie, a délégué pour les discussions son ministre de la Défense Roustem Oumerov et un vice-ministre des Affaires étrangères, qui «auront un mandat pour un cessez-le-feu». Donald Trump, qui pousse les belligérants à conclure la paix au plus vite, a répété jeudi qu’il pourrait se rendre «vendredi» en Turquie en cas de progrès dans les discussions.
Jeudi soir, une source au ministère turc des Affaires étrangères a annoncé l’organisation de rencontres au format trilatéral. «Des négociations trilatérales entre les États-Unis, l’Ukraine, la Turquie», d’une part, et entre «la Fédération de Russie, l’Ukraine et la Turquie» auront lieu à la place des pourparlers en tête à tête entre Russes et Ukrainiens, a affirmé cette source.
Bienvenue dans ce direct
Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Des réunions trilatérales auront lieu ce vendredi à Istanbul entre Turcs, Ukrainiens et Russes d’une part, et Turcs, Américains et Ukrainiens de l’autre.