Il fut un temps où les montres compliquées étaient passées de mode, ou presque. À l’orée des années 1980, il ne restait plus guère que les ateliers du Picasso des montres, celui ayant dessiné la plupart des icônes horlogères contemporaines, pour en fabriquer encore. Quand les plus grands noms ne produisaient plus guère de ce que l’on appelle les grandes complications, les horlogers de Gérald Genta en assemblaient, eux, des dizaines chaque année.
Aujourd’hui, les temps ont changé. Mais à l’occasion des Geneva Watch Days 2025, la maison Gérald Genta, récemment relancée par La Fabrique du Temps Louis Vuitton, rend hommage à cette époque en dévoilant une nouvelle Répétition Minutes. Une pièce de collection raffinée et complexe qui sera produite à une dizaine d’exemplaires par an, et affichée à la bagatelle d’environ 350 000 euros. Avec son cadran onyx et son élégant boîtier en or jaune de forme coussin, pas tout à fait orné de doubles godrons en or poli, elle est avant tout d’une sobriété élégante absolue. Une véritable gravure de mode à arborer au poignet dissimulant derrière ses lignes, son élégance et son raffinement la complexité de son mouvement. C’est sans doute la raison pour laquelle elle aura autant plu aux amatrices de montres l’ayant découverte du salon genevois de la rentrée. Un public d’ordinaire bien moins attiré par les grandes complications horlogères.
Pour imaginer cette réinterprétation du design Genta, Matthieu Hegi, directeur artistique de la Fabrique du Temps Louis Vuitton, est reparti d’une feuille blanche. Il a créé une forme nouvelle, mais réincarnant la dimension artistique de l’héritage du génie du temps, peintre et dessinateur avant même que d’être designer horloger. Quant au boîtier en or jaune de 40 mm, son épaisseur réduite au strict minimum ( jusqu’à 0,6 mm à son point le plus fin) favorise la résonance du son. Une simple pression sur le déclencheur de la Répétition Minutes, et il suffit d’écouter le carillon sonnerie pour connaître l’heure sans même regarder la montre.
« Comme il s’agit d’une petite montre, elle offrait peu de marge de manœuvre pour améliorer la propagation du son. Nous avons dû réfléchir attentivement à la manière d’optimiser le son et c’est ce qui nous a conduits à créer un boîtier aussi fin. » explique le maître horloger Michel Navas. Avec Enrico Barbasini, qui assemblait justement jadis les Répétitions Minutes pour le compte de Gérald Genta, ils ont tous deux conçu le GG-002, un calibre de répétition minutes à remontage manuel entièrement développé en interne à La Fabrique du Temps Louis Vuitton. Un mouvement doté d’une réserve de marche de 80 heures nécessitant plus de quatre semaines pour être assemblé.
Sur cette Répétition Minutes, chaque timbre en acier inoxydable a été accordé à l’oreille et à la main afin d’optimiser la vibration et l’amplitude. Les horlogers ont taillé et ajusté chaque composant pour garantir une vibration et une amplitude optimales. Les timbres ont ensuite été fixés au boîtier pour améliorer la propagation et la réverbération du son à l’intérieur. Leur fixation au boîtier, et sa finesse, amplifient la propagation et la réverbération du son. Résultat : un carillon d’une clarté et d’une cristallinité exceptionnelles, avec un volume parfaitement adapté à une montre-bracelet.