Christian Estrosi : «Pendant que le gouvernement se regarde, les caïds gagnent du terrain»

Maire ex-LR de Nice, Christian Estrosi est le numéro deux du parti Horizons dirigé par Édouard Philippe.

LE FIGARO. - Vous avez reçu le premier ministre Gabriel Attal et le ministre de la Justice Éric Dupont-Moretti à Nice le 22 avril pour une séquence médiatique consacrée à la délinquance des mineurs. Sur la forme et le fond, cette opération comme les messages délivrés vous ont-ils convaincu ?

CHRISTIAN ESTROSI . - Le président de la République fait un diagnostic juste. En juillet dernier, après les émeutes qui avaient touché la France, il avait fait de l'ordre l'alpha et l'oméga de sa ligne politique. «Notre pays a besoin d'un retour de l'autorité à tous les niveaux», soulignait-il. Ce constat, je le fais mien et je n'ai rien à redire sur l'objectif. Mais que s'est-il passé depuis ? Les déclarations du président, c'est bien mais si son gouvernement pouvait les appliquer, ce serait mieux !

Il ne le fait pas ?

À l’évidence, non, car le diagnostic et la ligne sont noyés dans l'immobilisme gouvernemental. Neuf mois après la déclaration présidentielle, force est de constater que le temps a accouché d'une souris. Nous en sommes encore à ce que le premier ministre dresse des constats, se donne encore huit semaines pour réfléchir alors qu'il y a urgence. Cette force d'inertie m'inquiète au plus haut point. Pendant que le gouvernement se regarde, les caïds gagnent du terrain, la spirale de la violence s'accélère, l'extrême droite boit du petit-lait en se délectant de l'affaissement de l'autorité dont elle se nourrit. Pour moi, c'est un cri du cœur, surtout après cette séquence du 22 avril.

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