Qui est Julie Roset, révélation lyrique aux 32e Victoires de la musique classique ?

Qui est Julie Roset, révélation lyrique aux 32e Victoires de la musique classique ?

Julie Roset dans Die Schöpfung en 2024 à l’Opéra de Lorraine. Simon Gosselin

La soprano avignonaise avait remporté en 2023 le prestigieux concours Operalia. Nous l’avions alors rencontrée.

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En novembre 2023, à l’âge de 26 ans seulement, Julie Roset s’était déjà vue décerner le premier prix d’Operalia, fondé par Placido Domingo, en 1993. Une consécration, pour cette colorature avignonnaise que l’on connaissait surtout, jusqu’alors, comme spécialiste du baroque. Celle qui nous avouait quelques semaines plus tard avoir dû faire face à une vraie crise de panique avant la finale tenait cependant à garder la tête froide : «ce que je voulais surtout, c’était prouver au jury et à moi-même que j’étais aussi à l’aise chez Haendel  que chez Massenet, Delibes ou Meyerbeer», nous confiait-elle.

Les compétitions? Elle les voit surtout comme «une immense audition. Plus que le fait de gagner un prix, c’est l’opportunité de se faire entendre par plein de gens du milieu», disait-elle à l’époque. Tout en assurant qu’Operalia sera certainement son dernier concours. «J’avais déjà remporté le concours Laffont du Metropolitan Opera . Chaque fois, ce sont les montagnes russes du stress! Même si, Operalia se déroulant cette année en Afrique du Sud, nous profitions de tous les moments off pour décompresser en allant en pleine nature.»

De retour du Cap, celle qui a rejoint la célèbre agence artistique Harrison Parrott se sentait désormais plus sereine. «J’aurai moins besoin de courir après les gens pour leur rappeler que mon horizon ne se limite pas au baroque», assurait-elle, la tête déjà pleine de projets. Il faut dire que la jeune chanteuse a fait du chemin depuis son tout premier solo, au sein du chœur A Piacere, à Avignon. «Je devais avoir 10 ans. J’étais tellement tétanisée que ma chef m’a tenu la main pendant tout mon solo.»

Le virage baroque est pris

À 15 ans, c’est la libération: après avoir arpenté les bancs de la Maîtrise de l’Opéra d’Avignon et étudié la flûte traversière en attendant la mue (instrument qui lui permit de consolider sa technique respiratoire), elle peut intégrer la classe de chant lyrique de Valérie Marestin, au conservatoire du Grand Avignon. Un an plus tard, elle crée avec deux camarades l’ensemble La Mascarade, qui se produit dans les rues lors du Off d’Avignon. Le virage baroque est pris. Elle décide d’en suivre la trace en suivant les stages de chant baroque de Monique Zanetti à Aix-en-Provence. Puis à la Haute École de musique de Genève, où elle rencontre Leonardo Garcia Alarcon.

«Son ensemble et lui sont devenus ma deuxième famille», concède-t-elle. Ce qui ne l’empêchera pas de créer, juste avant le Covid, avec Ana Vieira Leite et Camille Allérat, son propre ensemble: La Néréide. «On fait tout nous-mêmes, c’est comme une microentrerprise», concluait-elle, alors que l’ensemble venait de publier son premier album chez Ricerca..r. Un envoûtant hommage au Concerto delle donne, trio vocal féminin qui défrayait la chronique à la fin du XVIe siècle à la cour de la maison d’Este.