Le CAC 40 atteint un nouveau sommet historique, propulsé par les entreprises de défense

Après un millésime 2024 particulièrement décevant, la Bourse de Paris débute 2025 sur les chapeaux de roues. Le CAC 40 a battu ce lundi son précédent record historique du 15 mai 2024, à 8239,99 points, propulsé par les valeurs de défense. À Paris, Thales bondissait de 13,23% et Dassault Aviation de 16,72%. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dit lundi matin vouloir présenter un plan pour «réarmer l’Europe» jeudi lors d’un sommet spécial de l’UE prévu à Bruxelles.

Le baromètre de la Bourse de Paris s’adjuge ainsi plus de 11% depuis le début de l’année. Après un bref passage à vide début février avec le déclenchement de la guerre commerciale par Donald Trump, le CAC 40 est reparti de plus belle. Il est désormais confortablement installé au-delà des 8000 points, un seuil qu’il avait franchi à la baisse le 10 juin dernier, au lendemain de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Depuis son plancher du début du mois d’août dernier, où il était pratiquement tombé à 7000 points, il s’est envolé de plus de 15%.

Puissants moteurs

Le marché parisien est porté par d’autres puissants moteurs. La baisse des taux engagée par la Banque centrale européenne (BCE) depuis le mois de juin est une excellente nouvelle pour les marchés d’actions. «Elle réduit le coût de la dette pour les entreprises et déplace des sommes auparavant investies en obligations vers les marchés d’actions devenus comparativement plus attractifs», explique un professionnel.

Depuis le début de l’année, les marchés européens, et singulièrement de la Bourse de Paris, restée à l’écart de l’euphorie générale l’an dernier, ont profité d’un vaste mouvement de rotation dans les portefeuilles de la part d’investisseurs visiblement de plus en plus mal à l’aise avec les valorisations stratosphériques des stars du Nasdaq. Wall Street est d’ailleurs à la traîne des marchés européens cette année. Depuis le 1er janvier le Standard& Poor’s 500 avance timidement de 3,5% et le Nasdaq d’un peu moins de 3%. L’absence de censure du gouvernement Bayrou et l’adoption du budget ont également apporté du baume au cœur des investisseurs.

Des résultats de bonne facture

Ces dernières semaines, le CAC 40 a été porté par les performances des fleurons français. Le géant du luxe Hermès a par exemple annoncé des résultats records en 2024 avec un bénéfice net en hausse de 6,8%, à 4,6 milliards d’euros, et des ventes passant les 15 milliards d’euros (+13%). La saison des résultats annuels bat son plein et les entreprises ont globalement délivré de bonnes performances. Les analystes s’attendent à une pluie de copieux dividendes et à de généreux plans de rachats d’actions.

L’économie mondiale, terrain de jeu des grandes multinationales du CAC 40, s’est révélée bien plus solide que prévu, grâce au dynamisme des États-Unis. L’économie américaine, que beaucoup voyaient plonger en récession, a démontré une certaine résilience. Selon le FMI, la croissance américaine a été de 2,6 % l’an dernier et elle devrait être proche de 2 % cette année. L’élection de Donald Trump a donné un coup de pouce supplémentaire aux marchés américains en fin d’année et par ricochet aux marchés européens et singulièrement aux valeurs françaises.