Le constructeur automobile américain Tesla, spécialiste des véhicules électriques, a dévoilé mardi deux nouvelles versions moins chères que ses modèles phares : le SUV Model Y et la berline Model 3. Proposées respectivement à 39.990 et 36.990 dollars (34.000 et 32.000 euros environ), ces déclinaisons «Standard» visent à enrayer la baisse des ventes du constructeur américain et à défendre sa part de marché face à une concurrence électrique toujours plus féroce, notamment venue de Chine. L’action Tesla a reculé de 4% avant la clôture des marchés. Les deux modèles sont dès à présent disponibles à la commande, avec des livraisons prévues dans de nombreux points entre décembre 2025 et janvier 2026.
Les deux véhicules affichent une autonomie de 516 km et des performances moindres que les versions «Premium». Pour réduire les coûts, Tesla a retiré certaines options : pas d’Autosteer, le système d’aide à la conduite, ni d’écran tactile à l’arrière. Le Model Y d’entrée de gamme perd sa barre lumineuse à LED, et les sièges sont en tissu, avec du cuir végétalien proposé en option pour la Model 3. Les rétroviseurs sont désormais réglables manuellement.
Passer la publicitéDepuis plusieurs années, Elon Musk promet une voiture réellement grand public. Il avait pourtant renoncé en 2023 à un projet de modèle à 25.000 dollars (environ 21.500 euros), un objectif désormais repris à travers ces versions plus accessibles. Fin 2023, le patron de Tesla affirmait vouloir proposer un véhicule sous le seuil clé des 30.000 dollars (environ 26.000 euros), crédits d’impôt compris. Mais la fin de ces aides fédérales, fin septembre, a fait grimper les prix effectifs de 7500 dollars (6500 euros environ), dopant temporairement les ventes avant un ralentissement attendu. «Le désir d’acheter la voiture est très fort. C’est juste que les gens n’ont pas assez d’argent sur leur compte», reconnaissait le milliardaire en juillet. «Plus nous pouvons rendre la voiture abordable, mieux c’est», ajoutait-il.
Pièce maîtresse sur le long terme
Le lancement de ces nouveaux modèles intervient alors que Tesla fait face à un essoufflement de sa gamme vieillissante. L’entreprise avait promis une production commerciale avant l’été, mais n’a réalisé à ce jour que les toutes «premières constructions» du nouveau véhicule. Sa commercialisation est désormais prévue pour le dernier trimestre. La marque tente parallèlement de moderniser ses modèles : une version restylée du Model Y, dotée de nouveaux feux et d’un écran arrière, a déjà été lancée plus tôt dans l’année. Parallèlement, Elon Musk continue de miser sur l’intelligence artificielle, les robotaxis et les robots humanoïdes, sans pour autant négliger le marché de masse, essentiel à la croissance du groupe.
Ces modèles plus abordables sont aussi une pièce maîtresse du plan de long terme de Tesla : atteindre 20 millions de véhicules produits d’ici dix ans. Cet objectif figure parmi les critères du plan de rémunération de 1000 milliards de dollars proposé pour Elon Musk, qui doit encore convaincre les actionnaires. Avec ces déclinaisons «Standard», Tesla espère prouver qu’elle peut encore conjuguer innovation et volume, et rendre ses voitures électriques un peu plus accessibles au grand public.