« Dieselgate » : quatre anciens dirigeants de Volkswagen condamnés à des peines de prison

La justice allemande a pris une décision primordiale dans ce qui est l’un des plus gros scandales de l’histoire du secteur automobile mondial. Après quatre ans de procès, le tribunal a condamné, lundi 26 mai, quatre anciens dirigeants du constructeur automobile Volkswagen à des peines allant jusqu’à quatre années et demie de prison, d’après l’agence de presse Bloomberg. Des condamnations qui mettent un terme à un scandale ayant duré près de dix ans, après les révélations du « Dieselgate ».

Deux d’entre eux – identifiés seulement par leurs initiales par la Cour de Brunswick – ont été condamnés à des peines de prison ferme : quatre ans et demi pour Jens H. et deux ans et sept mois pour Hanno J. Les deux autres ont écopé de peines de prison avec sursis : Heinz-Jakob Neusser, le plus haut placé des quatre, ancien responsable du développement technique de la marque Volkswagen, a été condamné à un an et trois mois, et Thorsten D. à un an et dix mois. Tous pourront faire appel de la décision.

Des millions de véhicules diesel manipulés

Les quatre condamnés de Brunswick étaient poursuivis pour « fraude en bande organisée » en lien avec le scandale mondial qui a éclaté en septembre 2015, lorsque Volkswagen a reconnu avoir manipulé des millions de véhicules diesel pour tromper les tests antipollution. « Les autorités chargées de certifier les voitures n’ont pas été informées que les émissions étaient beaucoup plus élevées en conditions réelles », a déclaré le président du tribunal, Christian Schütz, lors de l’énoncé du verdict. « Il est clair que cela n’était pas conforme à la loi. »

C’est « la plus grande affaire de fraude, qui a coûté bien plus de 100 milliards d’euros aux actionnaires de VW et causé ainsi un préjudice immense », commente l’analyste Ferdinand Dudenhöffer auprès de l’Agence France-Presse (AFP). Cette affaire, l’un des plus gros scandales de l’histoire industrielle allemande, a entaché la réputation du premier constructeur automobile européen, qui a admis avoir trafiqué 11 millions de ses voitures diesel pour masquer le niveau réel de leurs émissions les plus toxiques. À ce jour, le groupe allemand qui détient dix marques a versé plus de 32 milliards d’euros d’amendes, principalement aux États-Unis.

Les quatre hommes rejoignent l’ancien PDG d’Audi Rupert Stadler, le premier à avoir été condamné dans cette affaire en juin 2023 à une peine de prison avec sursis et une amende de 1,1 million d’euros. Le principal accusé, Martin Winterkorn, ex-patron emblématique rapidement limogé après l’éclatement du scandale, est lui jugé dans un procès pénal distinct, qui n’a démarré que l’an dernier en raison de problèmes de santé. Il risque également une peine de prison, pouvant aller jusqu’à dix ans. En parallèle, le parquet de Paris a demandé fin février un procès contre Volkswagen, affirmant que le constructeur peut être jugé en France après avoir déjà été condamné en Allemagne, malgré les contestations du groupe.

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