L'opposition vénézuélienne appelle à manifester jeudi, veille de l'investiture de Nicolas Maduro
L'opposition vénézuélienne, qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet, a appelé à manifester jeudi 9 janvier, veille de la cérémonie d'investiture du sortant Nicolás Maduro, proclamé vainqueur d'un scrutin contesté.
"Ce jour-là restera dans l'histoire comme le jour où le Venezuela a dit : ça suffit ! La liberté ne se mendie pas, (...) elle se conquiert, elle se gagne", a lancé la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado dimanche 6 janvier sur les réseaux sociaux.
L'opposition, qui a crié à la fraude électorale, n'a plus appelé à de grandes protestations depuis des semaines après une ferme répression et des mobilisations de plus en plus faibles.
Maria Corina Machado, qui vit dans la clandestinité, recherchée par la police, n'a pas donné d’indication horaire ou de lieu de manifestation. "Sors, crie, bats-toi (...) Sortons pleins de confiance. Ce n'est pas en restant immobiles que nous parviendrons à changer les choses. Nicolas Maduro ne partira pas seul, nous devons le faire partir avec la force d'un peuple qui n'abandonnera jamais", dit-elle encore dans la vidéo.
La répression des manifestations spontanées après l’annonce de la victoire de Nicolas Maduro a fait 28 morts et plus de 2 000 blessés, avec 2 400 arrestations lors des protestations et des jours suivants. Au moins trois personnes arrêtées sont mortes en prison et environ 1 400 ont été libérées sur parole par petits groupes.
Le président socialiste Nicolas Maduro, dont la victoire avait été validée par la Cour suprême le 22 août, a été proclamé vainqueur avec 52 % des voix par le Conseil national électoral (CNE) qui n'a cependant pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, disant avoir été victime d'un piratage informatique. Celui-ci est jugé peu crédible par de nombreux observateurs.
Une rencontre avec Joe Biden

L'opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, assure que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 67 % des voix. Ancien ambassadeur, Edmundo Gonzalez Urrutia, qui a pu quitter le pays pour l'exil en Espagne en septembre, effectue actuellement une tournée diplomatique internationale avec des visites notables à Washington et Buenos Aires.
Le président américain sortant Joe Biden recevra lundi l'opposant vénézuélien Edmundo Gonzalez Urrutia, a indiqué une source américaine informée de cette rencontre, sous couvert d'anonymat.
Caracas a offert 100 000 dollars pour toute information permettant de le capturer et a placardé l'avis dans de nombreux endroits publics. Les États-Unis, à l'instar de l'Union européenne, de l'Argentine ou encore de l'Uruguay, ne reconnaissent pas la victoire de Nicolás Maduro.
Du côté du pouvoir, l'Assemblée nationale a ratifié dimanche Jorge Rodriguez, un des hommes clé du pays, proche de Nicolás Maduro, comme son président lors d'une cérémonie au Parlement où celui-ci doit prêter serment vendredi.
La reconduction par acclamation de Jorge Rodriguez à la tête de l'Assemblée qu'il préside depuis 2021 et où le pouvoir dispose de la majorité absolue est sans surprise, mais elle a servi de répétition générale à la cérémonie de vendredi. Les forces de sécurité se sont déployées de manière massive investissant tout le centre-ville avec des centaines d'hommes, a constaté un journaliste de l'AFP.
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"Le premier acte comme président de l'Assemblée nationale que je vais signer (...) sera la réitération de l'invitation à celui qui a été élu président constitutionnel (Nicolás Maduro)", a déclaré sous les applaudissements Jorge Rodriguez, 59 ans, qui dirigeait la délégation du pouvoir lors des négociations avec l'opposition.
"Le 10, c'est le jour ! Vous savez. On se voit dans les rues, au coin des rues, dans le quartier (...). Le 10, nous prêtons serment pour le Venezuela", a-t-il écrit sur les réseaux sociaux, réitérant son appel à la mobilisation des partisans du pouvoir.
Avec AFP